- Plus de quatre Nigériens sur 10 (43%) déclarent s'être sentis en danger en se promenant dans leur quartier au moins une fois au cours de l'année précédente, tandis que 32% disent craindre de subir des actes de criminalité à leur domicile. Ces deux indicateurs se sont fortement dégradés au cours de la dernière décennie. o Les citoyens pauvres sont beaucoup plus susceptibles d'être victimes de cette insécurité que leurs concitoyens plus aisés.
- Quelques 8% déclarent avoir sollicité l'assistance de la police au cours de l'année précédente. Quatre fois plus (31%) disent avoir rencontré la police dans d'autres situations, par exemple à des points de contrôle, lors de contrôles d'identité ou de circulation, ou au cours d'une enquête. o Six sur 10 (60%) des citoyens qui ont sollicité l'aide de la police déclarent qu'il leur a été facile d'obtenir l'assistance dont ils avaient besoin. Mais 39% disent qu'ils ont dû se résoudre à verser des pots-de-vin. o Environ la moitié (49%) de ceux qui ont eu affaire à la police dans d'autres situations disent avoir dû verser des pots-de-vin pour éviter des problèmes.
- Une écrasante majorité (84%) des répondants déclarent qu'au moins « certains » policiers/gendarmes sont corrompus, dont 26% qui disent que « la plupart » ou « tous » d'entre eux sont impliqués dans des affaires de corruption.
- Plus de trois quarts (77%) des Nigériens déclarent faire « partiellement » (17%) ou « beaucoup » (60%) confiance à la police/gendarmerie.
- Des majorités déclarent que la police fait « parfois », « souvent » ou « toujours » un usage excessif de force lorsqu'elle a affaire à des présumés délinquants (72%) et à des manifestants (65%) et qu’elle arrête au moins « parfois » les conducteurs sans raison valable (55%).
- Malgré cela, plus de la moitié (55%) des Nigériens déclarent que la police agit « souvent » ou « toujours » de façon professionnelle et qu'elle respecte les droits de tous les citoyens. o Plus de huit personnes sur 10 (82%) considèrent qu'il est probable que la police prenne au sérieux les plaintes de violences basées sur le genre.
- La majorité (58%) des répondants pensent que le gouvernement réalise une performance « assez bonne » ou « très bonne » en ce qui concerne la réduction de la criminalité.
Les policiers sont peut-être les représentants les plus visibles de l’autorité de l’Etat au niveau local, avec la responsabilité fondamentale de protéger les personnes et les biens. En période de crise ou d’incertitude, les citoyens tendent souvent à se tourner en premier lieu vers les commissariats et les officiers de police pour obtenir de l’assistance. Ces derniers doivent faire preuve du plus grand professionnalisme dans toutes leurs interactions avec le public, qu’il s’agisse d’assister des personnes vulnérables ou de s’occuper de délinquants présumés.
Les forces de police nigériennes ont cependant eu du mal à répondre à toutes ces attentes et font l’objet de nombreuses critiques pour leurs agissements. Les allégations de mauvaise conduite sont variées et graves, allant de l’usage disproportionné de la force contre les manifestants et les présumés délinquants à la corruption endémique, le tout aggravé par un déficit perçu de responsabilité au sein de la force (Département d’Etat américain, 2023 ; Amnesty International, 2024).
Cette dépêche rapporte les résultats d’un module d’enquête spécial inclus dans le questionnaire du Round 9 (2021/2023) d’Afrobarometer visant à explorer les expériences et les évaluations des Africains quant au professionnalisme de la police.
Au Niger, les résultats de l’enquête révèlent des perceptions mitigées de la police. Si un nombre croissant de citoyens déclarent ne pas se sentir en sécurité et craindre la criminalité, la majorité approuvent la performance gouvernementale en matière de réduction de la criminalité.
La majorité des répondants qui ont eu affaire à la police au cours de l’année précédente ont trouvé qu’il était facile d’obtenir de l’assistance, mais un grand nombre d’entre eux ont déclaré avoir dû verser des pots-de-vin.
Alors que la majorité des Nigériens déclarent faire au moins « partiellement » confiance à la police, nombreux sont ceux qui affirment que les agents font un usage excessif de la force et arrêtent les conducteurs sans raison valable. Dans l’ensemble, une petite majorité de répondants déclarent que la police agit généralement de façon professionnelle et qu’elle respecte les droits des citoyens.
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