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Key findings
  • En moyenne, à travers 39 pays, presque six Africains sur 10 (58%) déclarent avoir eu affaire à un centre de santé public au cours de l'année précédente.
  • Presque la moitié (45%) des répondants affirment avoir sollicité l'aide de la police, avoir rencontré la police dans d'autres situations, ou les deux.
  • Un tiers des répondants disent avoir contacté une école publique (34%) et un organisme gouvernemental délivrant des documents d'identité tels que des actes de naissance et des permis de conduire (33%).
  • Environ la moitié (49%) des personnes qui ont demandé des pièces d'identité déclarent qu'il leur a été « difficile » ou « très difficile » de les obtenir.
  • Plus de quatre répondants sur 10 (45%) ayant sollicité des soins de santé et une assistance policière (46%) déclarent qu'il leur a été difficile d'obtenir les services dont ils avaient besoin.
  • L'accès aux services scolaires publics a été plus facile, un quart (26%) disent quand même avoir rencontré des difficultés.
  • Environ quatre citoyens sur 10 (39%) qui ont demandé un document officiel d'identité affirment avoir été traités avec peu ou pas de respect par les agents publics.
  • Environ un tiers (36%) des Africains qui ont sollicité des services médicaux disent ne s'être pas sentis respectés, de même que 26% de ceux qui ont contacté une école publique.
  • Un tiers (34%) des répondants déclarent que la police de leur pays agit « rarement » ou « jamais » de manière professionnelle et respecte les droits de tous les citoyens.
  • Les jeunes et les citoyens pauvres sont particulièrement susceptibles de signaler des difficultés à obtenir des services ainsi qu’un traitement irrespectueux de la part des prestataires de services.
  • Les répondants qui ont ressenti un manque de respect de la part des agents des services publics sont plus susceptibles de ne pas faire confiance aux représentants du gouvernement et de désapprouver leur performance. Ils sont aussi moins susceptibles d’être satisfaits du fonctionnement de la démocratie dans leur pays et moins disposés à soutenir la démocratie comme forme de gouvernement.

La Charte Africaine sur les Valeurs et Principes du Service Public et de l’Administration  reconnaît la dignité et le respect comme des éléments fondamentaux du service public et  de l’administration. L’Article 4 de la charte stipule que « le service public et l’administration  ainsi que leurs agents doivent respecter les droits de l’homme, la dignité et l’intégrité de tous  les usagers » (Union Africaine, 2011). L’Article 7 appelle les administrateurs du service public et  les fonctionnaires en contact avec le public à fixer et à respecter des délais pour la fourniture du service public, à adapter la fourniture du service aux besoins  des usagers et à promouvoir la confiance entre les fonctionnaires en contact avec le public et les usagers du service. La charte établit donc un  modèle pour une administration publique africaine qui ne se contente pas  de répondre aux besoins des citoyens, mais qui défend également leur  dignité et leurs droits, en veillant à ce que le respect soit au cœur de la  prestation des services publics. 

Sur l’ensemble du continent, les constitutions nationales ainsi que les documents et dispositifs  politiques relatifs aux droits de l’homme incluent des dispositions visant à promouvoir le  respect et le traitement décent des personnes qui sollicitent et recourent aux services  publics. Par exemple, la loi-cadre sud-africaine sur la professionnalisation du secteur public  stipule que « le respect, la dignité, l’intégrité, la courtoisie, l’égalité de traitement et la non discrimination sont autant d’éléments de la conduite professionnelle » (République d’Afrique  du Sud, 2022, p. 28).  

Les référentiels mondiaux sur le développement et les droits de l’homme, notamment la  Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et les Objectifs de Développement Durable  (ODD) des Nations Unies, reconnaissent le respect de la dignité humaine comme une valeur  universelle à faire valoir en toutes circonstances. L’intégration de cette valeur et d’autres  valeurs universelles dans la mise en œuvre des ODD est considérée comme une condition  nécessaire pour que les Etats membres puissent atteindre les objectifs de 2030 et tenir la  promesse de « ne laisser personne pour compte ». 

Dans quelle mesure les gouvernements africains respectent-ils cette valeur universelle ?  Concrètement, les citoyens ont-ils facilement ou difficilement accès aux services publics ?  Les Africains ont-ils le sentiment d’être traités avec dignité et respect quand ils sollicitent les  services publics ? Comment les expériences des citoyens en matière de services publics  impactent-elles leurs attitudes vis-à-vis des dirigeants élus, des fonctionnaires et des  institutions de gouvernance ? Pour répondre à ces questions, nous nous appuyons sur les  données des enquêtes du Round 9 d’Afrobarometer, réalisées entre fin 2021 et mi-2023.

A travers les 39 pays sondés, un grand nombre d’Africains déclarent avoir eu affaire à des  centres de santé publics, à des écoles publiques, à des services qui délivrent des pièces  d’identité et à la police au cours des 12 mois qui ont précédé l’enquête. Mais pour  beaucoup d’entre eux, l’accès à ces services n’a pas été facile, et une importante minorité de personnes affirment n’avoir pas été traitées avec respect. La dénonciation du manque  de respect est particulièrement fréquente parmi les jeunes et les citoyens pauvres. 

Outre l’impact probable du manque de respect sur la dignité des personnes et leur  propension à recourir aux principaux services publics, l’analyse des données montre que le  manque de respect de la part des agents des services publics est corrélé à une vision plus  négative de tous les niveaux de gouvernement et de la démocratie elle-même.  

Joseph Asunka

Joseph Asunka is the chief executive officer at Afrobarometer.

Alfred Kwadzo Torsu

Alfred Kwadzo Torsu is the Data Analytics Lead at Afrobarometer, where he focuses on using data to guide and shape effective policies.

Josephine Appiah-Nyamekye Sanny

Josephine is Afrobarometer's director of communications.