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Key findings
  • Plus de sept Nigériens sur 10 (72%) déclarent que la pollution est un problème « un peu grave » ou « très grave » dans leur communauté. o Les citoyens considèrent la déforestation (36%), le traitement des déchets (18%) et la gestion des déchets humains (16%) comme les problèmes environnementaux les plus importants au sein de leur communauté. o Une écrasante majorité (87%) des citoyens déclarent que les sacs en plastique sont une source majeure de pollution au Niger.
  • Si la moitié (51%) des Nigériens pensent que le gouvernement réalise une bonne performance en matière de réduction de la pollution et de protection de l'environnement, une écrasante majorité (84%) parmi eux estiment qu'il doit en faire davantage.
  • Mais si les politiques de protection de l'environnement menacent l'emploi et les revenus, une majorité (65%) de citoyens estiment que l'emploi et les revenus devraient être prioritaires.
  • Plus de la moitié (53%) des répondants affirment que la responsabilité première de la réduction de la pollution et du maintien de la propreté des communautés incombe au gouvernement central. Beaucoup d’autres pensent que cette responsabilité incombe aux citoyens ordinaires (20%) ou aux autorités locales (19%).
  • Presque six Nigériens sur 10 (58%) disent que les avantages de l'extraction des ressources naturelles, tels que les emplois et les revenus, l'emportent sur ses effets négatifs, tels que la pollution. o Mais la plupart (74%) souhaitent que le gouvernement encadre plus strictement l'extraction des ressources naturelles afin de réduire son impact négatif sur l'environnement.
  • La majorité des répondants pensent que les citoyens ont leur mot à dire dans les décisions relatives à l'extraction des ressources naturelles (63%) et que les communautés du Niger reçoivent leur juste part des revenus provenant des activités d'extraction (55%).

Le Niger est doté d’abondantes ressources naturelles, notamment du pétrole et du charbon,  des minéraux allant de l’uranium à l’or, ainsi qu’une faune et une flore d’une grande variété  (World Atlas, 2019). 

Mais avec une population qui croît et s’urbanise rapidement (Goujon, Marois, & Sabourin,  2021), le pays est confronté à d’importantes menaces environnementales exacerbées par les  effets des changements climatiques, notamment la pollution de l’air et du fleuve Niger, la  sécheresse, les inondations, la dégradation des sols, la déforestation et la désertification  (Favreau et al., 2009 ; Potts, Gidi, Campbell, & Zureick, 2011 ; Groupe de la Banque  Mondiale, 2024 ; Forum Environnemental National, 2021). En moyenne, la sécheresse touche  quelques 4 millions de Nigériens chaque année, tandis que les inondations en touchent  100.000 (Global Facility for Disaster Reduction and Recovery, 2024). 

Le Niger s’est doté depuis 1998 d’un Plan National de l’Environnement pour un  Développement Durable et d’une loi cadre de la gestion de l’environnement (République du Niger, 1998). Le gouvernement réagit également aux menaces environnementales qui  pèsent sur le pays dans le cadre de sa Stratégie de Développement Economique et Social  et d’initiatives telles que le programme Renaissance, axé sur la restauration et la gestion des  terres afin de lutter contre leur dégradation, d’assurer la sécurité alimentaire et de  promouvoir des pratiques durables (Groupe de la Banque Mondiale, 2023). 

Cette dépêche fait le point sur un module d’enquête spécial inclus dans le questionnaire du  Round 9 d’Afrobarometer, qui explore les expériences et les perceptions des citoyens  nigériens en matière de pollution, de gouvernance environnementale et d’extraction des  ressources naturelles. 

Les chiffres montrent que les Nigériens sont profondément préoccupés par la pollution, mais  qu’ils considèrent la déforestation comme le problème environnemental le plus important au  sein de leur communauté. La plupart des Nigériens estiment que le gouvernement devrait  faire davantage pour protéger l’environnement, même si deux tiers d’entre eux estiment que  cela ne devrait pas se faire au détriment de la création d’emplois ou de la croissance des  revenus. 

La plupart des citoyens estiment que la responsabilité première de la protection de  l’environnement incombe aux gouvernements central et local, tandis que d’autres  demandent à leurs concitoyens d’être en première ligne de la protection de  l’environnement.

Marcelline Amouzou

Marcelline Amouzou is a PhD student in political science at the University of Florida.