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Key findings
  • La santé occupe, aux côtés de l'éducation, la première place des problèmes prioritaires que les Mauritaniens souhaitent voir leur gouvernement aborder.
  • Neuf Mauritaniens sur 10 (90%) déclarent qu'un membre de leur famille a manqué de médicaments ou de soins médicaux au cours de l'année précédente, dont 39% qui disent que cette situation s'est produite « plusieurs fois » ou « toujours ».
  • Parmi les 55% de Mauritaniens qui disent avoir eu recours aux services de santé dans un hôpital public au cours des 12 derniers mois : o Environ la moitié (52%) des répondants disent qu’il leur a été facile d’obtenir les services nécessaires. o Cependant, trois sur 10 (31%) disent avoir dû verser un pot-de-vin, faire un cadeau ou rendre service à un agent de santé avant d’être servis. o La majorité (58%) des répondants déclarent que le personnel de santé les a traités avec respect « quelque peu » (25%) ou « beaucoup » (33%). o La plupart d’entre eux disent avoir rencontré divers problèmes, notamment de longs temps d'attente (88%), de manque de médicaments ou d’autres matériels (83%), d’absence de médecins ou d’autres personnels soignants (78%) et des infrastructures en mauvais état (73%).
  • Environ trois quarts (74%) des Mauritaniens se disent insatisfaits quant aux efforts de leur gouvernement pour améliorer les services de santé de base.

En Mauritanie, l’accès aux services de santé pose un réel problème. Le pays souffre d’un  manque de personnels soignants qualifiés et d’insuffisance d’infrastructures sanitaires, surtout  dans les zones rurales, où de nombreuses personnes n’ont pas accès aux soins de base (République Islamique de Mauritanie, 2018). Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) (2024a), la Mauritanie compte environ 2,36 médecins pour 10.000 habitants, comparé à une moyenne mondiale de 17 médecins pour 10.000 habitants. 

Aussi, les taux de mortalité maternelle et infantile dans le pays sont préoccupants. On  enregistre environ 5 décès maternels pour 1.000 naissances vivantes, tandis que la mortalité  néonatale atteint 23 décès, et celle des enfants de moins de 5 ans s’élève à 39 pour le même  nombre de naissances vivantes (Banque Mondiale, 2022). Ces décès résultent en partie du fait  qu’un grand nombre de naissances ne bénéficient pas de l’assistance de personnel de santé  qualifié. Par ailleurs, la couverture vaccinale des enfants reste insuffisante ces dernières  années, augmentant leur vulnérabilité aux maladies évitables (Organisation Mondiale de la  Santé, 2023). 

Face à ces défis sanitaires persistants, les dépenses publiques de santé jouent un rôle crucial  dans la réponse du gouvernement pour améliorer la qualité et l’accessibilité aux soins de  santé. En Mauritanie, ces dépenses ne représentent qu’environ 4,12% du produit intérieur brut  en 2021, bien en dessous de la norme recommandée par l’OMS, qui est 5,8% (Banque  Mondiale, 2024 ; Organisation Mondiale de la Santé, 2024b). Ce faible niveau d’investissement  limite le développement des infrastructures médicales et la formation du personnel médical.  La plupart des centres de soins de santé primaires manquent de l’équipement nécessaire pour  fournir des soins d’urgence, et sont inégalement répartis dans le pays (Banque Mondiale,  2020). 

Des efforts sont en cours pour améliorer l’accès et la qualité des soins de santé dans le pays. A travers le Programme National de Développement Sanitaire, l’Etat étend la couverture  sanitaire avec des infrastructures adéquats, surtout dans les régions rurales. Les unités de soins  primaires sont améliorées et des solutions pour réduire la mortalité maternelle et infantile sont  mises en œuvre. Cependant, de nombreux défis restent à relever dans ce secteur (République Islamique de Mauritanie, 2021). 

Cette dépêche rend compte d’un module spécial inclus dans le questionnaire Afrobarometer  pour évaluer les perceptions des Africains sur l’accès et certains aspects de la qualité des  services de santé. 

Selon les résultats, l’écrasante majorité des Mauritaniens déclarent qu’un membre de leur  famille a manqué de médicaments ou de soins médicaux au moins une fois – et beaucoup  fréquemment – au cours des 12 derniers mois.

Environ la moitié des répondants qui ont sollicité les services d’un centre de santé public ces  12 derniers mois disent qu’il leur a été facile d’obtenir l’attention médicale nécessaire, et la  majorité d’entre eux disent avoir été traité avec respect par le personnel médical. Cependant, jusqu’à trois sur 10 de ces répondants disent avoir dû verser des pots-de-vin pour  bénéficier de ce service public. En plus, ils sont largement majoritaires à signaler les longs  temps d’attente, le mauvais état des infrastructures, la pénurie de médicaments ou d’autres  matériels, et l’absence d’un membre du personnel soignant. 

Les Mauritaniens dans leur grande majorité se disent insatisfaits des efforts de leur  gouvernement pour améliorer les services de santé de base. 

El Jouneid Belal

El Jouneid Belal est étudiant statisticien-économiste à l’Institut Supérieur des Métiers de la  Statistique du Groupe Polytechnique de Nouakchott. 

Aboubacry Ba

Aboubacry Ba est étudiant en master de migration, gouvernance foncière et territoriale à la faculté des lettres et sciences humaines de l’Université

Khadijetou Med Salem

Khadijetou Med Salem est étudiante en licence de statistique à l’Institut Supérieur des Métiers de la Statistique du Groupe Polytechnique de Nouakcho

Rajel Oumar

Rajel Oumar est un expert en migration.