- Près de six Camerounais sur 10 disent que les sécheresses (59%) et les mauvaises récoltes (57%) se sont aggravées dans leur région ces 10 dernières années.
- La majorité (56%) des répondants affirment avoir entendu parler des changements climatiques.
- Parmi tous les répondants, la majorité des personnes pensent que le gouvernement doit investir dans l'amélioration des infrastructures adaptés aux changements climatiques (77%), faire davantage pression sur les pays riches et développés pour qu'ils fournissent des ressources afin de venir en aide aux personnes touchés (75%) et investir dans les technologies éoliennes et solaires (63%).
- Plusieurs Camerounais disent avoir dû adapter leur vie en réponse aux changements météorologiques. Ces changements comprennent la réduction de la consommation d’eau ou l’utilisation des sources d’eau différentes (30%), la réduction ou la reprogrammation du travail à l’extérieur (29%), le déménagement dans un nouvel endroit (25%), l’utilisation des cultures différentes ou la consommation des aliments différents (23%), et une réduction de la quantité du bétail ou une modification des habitudes de pâturage (22%).
Les effets des changements climatiques se font de plus en plus ressentir au Cameroun. Ces dernières décennies, la température annuelle moyenne a connu une hausse et les précipitations annuelles moyennes ont diminué (Banque Mondiale, 2022). Les récentes pluies diluviennes ont provoqué des inondations qui ont causé des dégâts considérables. Plus de 56.000 habitations ont été ravagées, des dizaines de milliers d’hectares de terres agricoles submergés, et des milliers de têtes de bétail perdues (Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires des Nations Unies, 2024).
Afin de prévenir et de lutter contre les effets néfastes des changements climatiques, le gouvernement a pris différentes mesures. L’Observatoire Nationale sur les Changements Climatiques a été créé pour renforcer la sensibilisation à la problématique par la diffusion régulière des informations sur les paramètres du climat, ainsi que leur incidence probable sur les processus et activités de développement socio-économique (Ossama, 2009). Le guide de bonnes pratiques en matière de lutte contre les changements climatiques a été produit pour non seulement sensibiliser sur les causes et les manifestations du phénomène, mais aussi pour vulgariser certaines pratiques d’atténuation telles que le reboisement, le curage des rigoles, l’utilisation de foyers améliorés et du biogaz, et l’adoption de technique de production agricole durable (Organisation Internationale du Travail, 2024). En plus, le Cameroun s’est engagé à réduire de 32% ses émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2035 (Nations Unies, 2020).
Cette dépêche rend compte du module spécial d’enquête inclus dans le questionnaire Afrobarometer Round 10 pour explorer les expériences et les perceptions des Camerounais sur les changements climatiques.
Selon les résultats, la majorité des Camerounais estiment que les sécheresses et les mauvaises récoltes se sont accentuées dans leur région ces 10 dernières années, et disent être au courant des changements climatiques.
Parmi ceux qui ont déjà entendu parler des changements climatiques, de larges majorités disent que le phénomène rend la vie pire, que l’activité humaine en est la cause principale et que leur gouvernement ainsi que les pays développés doivent agir immédiatement.
En plus, une majorité de citoyens sont pour l’investissement public dans les infrastructures résistantes aux changements climatiques et le financement des technologies solaires et éoliennes, et réclament davantage de pression sur les pays riches et développés pour le financement climatique.
Nombreux Camerounais disent avoir changé leurs habitudes à cause des changements climatiques y compris des adaptations liées à l’utilisation de l’eau, au travail, à la résidence, aux cultures et à l’alimentation ainsi qu’à l’élevage.
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