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Key findings
  • Deux tiers (67%) des Malgaches déclarent que la pollution est un problème « un peu grave » (29%) ou « très grave » (37%) dans leur communauté.
  • La déforestation et la pollution des sources d’eau sont les deux problèmes environnementaux les plus importants de leur communauté, aux yeux des citoyens.
  • La majorité (86%) des répondants disent que les sacs en plastique sont une source majeure de pollution à Madagascar.
  • Sept Malgaches sur 10 (71%) affirment que les citoyens ordinaires sont les premiers responsables de la réduction de la pollution et de la propreté de leur communauté. Pour un dixième, cette responsabilité revient au gouvernement local (12%) ou au gouvernement national (11%).
  • Environ la moitié (49%) des citoyens désapprouvent la performance du gouvernement dans la réduction de la pollution et la protection de l’environnement, et la majorité (87%) d’entre eux demandent « un peu plus » ou « beaucoup plus » d’efforts de sa part dans ce secteur.
  • En matière d’exploitation des ressources naturelles dans leur voisinage, la majorité des Malgaches disent que les citoyens ont voix au chapitre des décisions prises (87%), que les communautés perçoivent une juste part des revenus (80%) et que les avantages dépassent les coûts environnementaux (66%), mais qu’il faut renforcer la réglementation environnementale (86%).

En 2021, la pollution de l’air a causé environ 8 millions de décès dans le monde, devenant  ainsi la seconde cause de mortalité derrière l’hypertension artérielle. Le phénomène est  également à l’origine de 30% de tous les décès au cours du premier mois après la naissance en Afrique et en Asie du Sud (Health Effects Institute, 2024). 

A Madagascar, un décès sur cinq est attribuable à la dégradation de l’environnement, et la  contamination des milieux aquatiques par les métaux lourds dépasse les limites  recommandées par l’Organisation Mondiale de la Santé (Tétaud, 2020). De plus, la  concentration de particules fines en suspension dans l’air, considérées comme l’une des  formes de pollution les plus dangereuses pour la santé humaine, excède également les seuils fixés par l’agence onusienne (Purelogic Labs, 2024). 

Par ailleurs, chaque année, Madagascar perd environ 100.000 hectares de forêts en raison  de la culture sur brulis, les feux de brousse, les coupes et exploitations illicites de la flore, ainsi  que les pratiques de production et de consommation non durables de bois et de charbon (Ministère de l’Environnement et du Développement Durable, 2021). 

Au vu de cette situation, le pays s’est engagé à faire de la protection de l’environnement et  du développement durable un vrai projet de société. En plus de la ratification de diverses  conventions internationales y afférentes, cet engagement se manifeste au niveau national  par l’élaboration d’une Charte de l’Environnement, à travers le Plan Emergence  Madagascar, et la mise en œuvre de différents projets (République de Madagascar, 2015, 2021). Par exemple des projets tels que Biodiversity Conservation and Sustainable Natural  Resource Management et Taniko ont été mis en œuvre pour préserver et valoriser trois aires  protégées du pays et renforcer les capacités de résilience écologique à travers des moyens  d’adaptation (UNESCO, 2024 ; Vérité, 2024). 

Cette dépêche rend compte d’un module d’enquête spécial inclus dans le questionnaire  Afrobarometer Round 9 pour explorer les expériences et les perceptions des Malgaches en  matière de pollution, de gouvernance environnementale et d’extraction des ressources  naturelles. 

Les résultats font ressortir que les Malgaches sont majoritairement conscients de la gravité de la pollution dans leur communauté. Ils considèrent la déforestation et la pollution des sources  d’eau comme les deux principaux problèmes environnementaux au niveau local.  

Si les Malgaches estiment que la lutte contre la pollution revient en premier lieu au citoyen  ordinaire, l’écrasante majorité parmi eux demandent également plus d’efforts de la part du  gouvernement pour pouvoir y faire face.

Par ailleurs, au niveau de l’extraction des ressources naturelles qui ont lieu à proximité de leur  communauté, les citoyens estiment que les populations locales sont consultées lors des prises  de décisions, que les communautés reçoivent une juste part des revenus et que les  avantages économiques l’emportent sur les coûts environnementaux. Cependant, ils  considèrent qu’il est nécessaire de renforcer la réglementation environnementale pour mieux  limiter les impacts négatifs de ces activités. 

Léa Rafzafindrazaka Rakotondraibe

Léa Rafzafindrazaka Rakotondraibe is the director of COEF Resources.

Anne Okello

Anne is the assistant project manager for East Africa