- Les jeunes sont plus instruits que leurs aînés. Plus de la moitié (55%) ont profité des niveaux d’éducation secondaire ou post-secondaire, contre 43% chez les 36-55 ans et 37% chez les plus de 55 ans.
- Mais ils sont plus confrontés au chômage : Environ trois jeunes malgaches sur 10 (28%) déclarent être sans emploi et à la recherche d’un travail, contre 19%-24% des cohortes plus âgées.
- Pour les jeunes malgaches de 18-35 ans, la gestion de l’économie est le plus important problème que leur gouvernement devrait résoudre, suivi de la criminalité et de l’insécurité, des infrastructures/routes et du chômage.
- Seulement des minorités de jeunes sont satisfaits des performances de leur gouvernement sur leurs priorités, notamment la gestion de l’économie (27%), la réduction de la criminalité (46%), l’entretien des infrastructures/routes (25%) et la création d’emplois (23%).
- Comme leurs aînés, la majorité des jeunes malgaches disent que leur pays se dirige dans la mauvaise direction (66%) et que la situation économique du pays (66%) ainsi que leurs propres conditions de vie (61%) sont mauvaises.
- Plus de six jeunes sur 10 (63%) estiment que les conditions économiques du pays ont empiré comparées à il y a 12 mois, et seulement 28% sont optimistes pour une amélioration dans les 12 mois à venir.
- Les jeunes malgaches sont moins susceptibles que leurs aînés de participer aux réunions communautaires, de voter aux élections, de se joindre à d’autres personnes pour aborder un problème, d’avoir la proximité avec un parti politique et de contacter les dirigeants locaux ou traditionnels.
Le secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, António Guterres, a souligné l’importance de reconnaître les jeunes comme des moteurs du changement, notamment dans les prises de décisions qui influenceront leur avenir (Nations Unies, 2022). En 2022, les jeunes âgés de 20 à 34 ans représentaient près d’un quart de la population mondiale, une tendance similaire à Madagascar, où cette tranche d’âge atteindrait 24% de la population en 2024 (Nations Unies, 2023 ; Institut National de la Statistique, 2023). Les Objectifs de Développement Durable visent à répondre au défi d’inclure les jeunes dans le développement national en les plaçant au cœur de leurs initiatives, considérant ces derniers comme des acteurs incontournables pour atteindre les objectifs de transformation sociale, économique et technique (Nations Unies, 2020 ; République de Madagascar, 2016).
Sauf qu’en pratique, la plupart d’entre eux, particulièrement dans les pays en développement, sont confrontés à des défis d’ordre économique et social, et restent encore régulièrement exclus des prises de décisions. Raison pour laquelle, à travers le Plan Emergence Madagascar, le gouvernement s’est engagé à promouvoir les jeunes en mobilisant leur participation citoyenne et en renforçant leur inclusion économique et sociale (République de Madagascar, 2021). Le programme Fihariana, par exemple, a été lancé pour faciliter l’insertion des jeunes sur le marché de l’emploi et promouvoir l’entrepreneuriat (Ranjalahy, 2021). Le pays a en plus adhéré à l’initiative YouthConnekt, qui vise le renforcement des capacités et l’autonomisation économique des jeunes sur le continent africain (Programme des Nations Unies pour le Développement, 2020).
L’enquête Afrobarometer réalisée à Madagascar en 2022 donne un aperçu sur la situation et les perceptions des jeunes sur des sujets relatifs à l’éducation, la gouvernance et la participation politique et citoyenne.
Les résultats montrent que les jeunes sont plus instruits que leurs ainés, mais aussi plus susceptibles d’être au chômage. L’économie, la criminalité et l’insécurité, les infrastructures/routes et le chômage sont les problèmes prioritaires des jeunes, qui trouvent insuffisants les efforts de leur gouvernement dans ces secteurs.
Par ailleurs, la majorité des jeunes pensent que Madagascar s’oriente dans la mauvaise direction et déplorent la situation économique du pays ainsi que leurs propres conditions de vie. Mais malgré leur insatisfaction, ces derniers sont moins susceptibles que leurs ainés de s’engager dans les processus politiques et civiques exceptées les manifestations ou marches de protestation.
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