- Une faible majorité (52%) des Malgaches préfèrent la démocratie à toute autre forme de gouvernement, une augmentation de 9 points de pourcentage par rapport à 2005.
- Des majorités plus importantes rejettent la dictature (85%), la règle du parti unique (80%) et les gouvernements militaires (60%).
- Les Malgaches soutiennent majoritairement les élections régulières, libres et transparentes comme méthode de choix des dirigeants (84%), le multipartisme (71%), la responsabilité du gouvernement devant les citoyens plutôt que son efficacité (67%), et la liberté des médias de publier sans le contrôle du gouvernement (67%).
- Seulement 48% des Malgaches disent que leur pays est « une pleine démocratie » ou « une démocratie avec des problèmes mineurs », mais cela représente une augmentation de 21 points de pourcentage comparé à 2018.
- Sept Malgaches sur 10 (70%) se disent insatisfaits du fonctionnement de la démocratie dans leur pays.
- La grande partie des Malgaches disent qu’ils se sentent libres de voter sans pression (93%), d’exprimer leurs opinions (78%) et d’adhérer à une organisation politique quelconque (64%).
- Environ deux tiers (65%) des citoyens malgaches disent que leur président ignore « rarement » ou « jamais » les tribunaux et lois du pays, ainsi que le Parlement.
- Mais très peu d’entre eux pensent que leurs députés (14%) et leurs conseillers communaux (25%) font « souvent » ou « toujours » de leur mieux pour écouter ce que les gens ont à leur dire.
- La majorité des répondants estiment que « certains », « la plupart » ou « tous » les députés (79%), les officiels de la Présidence (71%) et les conseillers communaux (67%) sont impliqués dans des affaires de corruption.
Un pays est considéré comme démocratique lorsque les citoyens peuvent surveiller et influencer le pouvoir exécutif tout en jouissant de processus et garanties constitutionnelles. De plus, une véritable démocratie implique une liberté de la presse sans censure, des structures judiciaires claires et un système transparent qui permet la participation citoyenne à l’élaboration des politiques (Rivera-Batiz & Rivera-Batiz, 2002). Dit plus simplement, la démocratie est un régime politique qui assure la pleine participation de la population dans la gouvernance et la prise de décisions qui affectent leurs vies.
Pour promouvoir la démocratie, Madagascar a pris plusieurs engagements visant à renforcer l’Etat de droit, notamment en améliorant l’équité et l’accès à la justice et en créant des règles éthiques pour les partis politiques. Des mesures supplémentaires visant à combattre la corruption, à garantir une gestion responsable des finances publiques et à améliorer la qualité des dépenses publiques ont également été prises. Le pays soutient aussi la rationalisation de l’administration pour une meilleure gouvernance et met en œuvre une politique de décentralisation pour responsabiliser les collectivités territoriales (Entreprise Défense Relations Internationales, 2023). Ces efforts ont contribué à l’amélioration de la bonne gouvernance à Madagascar ces dernières années, comme le montre l’Indice de la Démocratie de Economist Intelligence Unit (2023).
Malgré ces progrès, le pays continue de faire face à d’importants défis démocratiques, tels que des crises électorales récurrentes, la manipulation ainsi que la négligence des institutions publiques à des fins politiques (Caramel, 2023).
Les résultats de la plus récente enquête Afrobarometer à Madagascar montrent que la majorité des citoyens disent préférer la démocratie à tout autre type de gouvernement, soutiennent ses pratiques et rejettent des alternatives autocratiques.
Cependant, moins de la moitié des Malgaches se disent satisfaits de la manière dont la démocratie est mise en œuvre dans leur pays.
En termes de démocratie électorale, de liberté et de responsabilité présidentielle, les Malgaches octroient de bonnes notes à leur pays, mais ils perçoivent un niveau de corruption élevé parmi certaines institutions clés du pays.