- Huit Guinéens sur 10 (82%) estiment que la pollution dans leur communauté est « un peu grave » ou « très grave ».
- La déforestation et la pollution de l’air et des sources d’eau sont les principaux défis environnementaux de leurs communautés, aux yeux des Guinéens.
- Une large majorité (82%) des répondants disent que les sacs en plastique constituent une source majeure de pollution en Guinée.
- La moitié (52%) des Guinéens indexent le gouvernement national comme premier responsable de la réduction de la pollution et de la propreté dans le pays, pendant que 28% attribuent cette responsabilité aux citoyens ordinaires.
- La majorité des citoyens guinéens se disent insatisfaits des résultats de leur gouvernement en matière de réduction de la pollution et de protection de l’environnement (58%), et réclament plus d’efforts de sa part sur ce plan (89%).
- En matière d’exploitation des ressources naturelles qui a lieu dans leur environ, moins de la moitié des répondants disent que les avantages dépassent les coûts environnementaux (49%) et que les citoyens ont voix au chapitre des décisions prises (46%). Ils sont par contre largement majoritaires à réclamer plus de réglementation environnementale (79%).
La pollution de l’environnement en Guinée est principalement due aux déchets plastiques et à l’exploitation des ressources naturelles. Une bonne partie des 616.000 kg de déchets plastiques générés par jour dans le pays finit dans la nature, avec des effets néfastes sur l’environnement et sur la santé humaine (Banque Mondial, 2023 ; Programme des Nations Unies pour le Développement, 2023). La dégradation de l’environnement est particulièrement marquée dans les zones d’exploitation de la bauxite. Dans la région de Boké, les sources d’eau sont asséchées, les rivières sont contaminées par les boues de bauxite, et les poussières émises polluent l’air, affectant la respiration des personnes et des animaux (Human Rights Watch, 2018 ; Mwanamilongo, 2024).
A ses défis s’ajoutent l’inadéquation de la gestion des autres déchets solides et polluants qui obstruent les réseaux d’évacuation des eaux usées ainsi que la déforestation et l’érosion et la dégradation des sols (Ministère de l’Environnement, des Eaux et Forêts, 2016).
Conscients de la gravité du problème, les dirigeants guinéens ont commencé par mettre en œuvre des stratégies pour minimiser les atteintes dommageables à l’environnement. Ces mesures consistent entre autres à l’adoption de la Politique Nationale de l’Environnement, du Code sur la Protection et la Mise en Valeur de l’Environnement, d’un Plan National d’Action pour l’Environnement et des plans d’action sectoriels. C’est dans cet ordre d’idées que des projets visant à digitaliser la collecte des déchets et à les transformer en électricité afin de réduire les émissions du secteur des déchets ont vu le jour (Warichet, 2023 ; Bangoura, 2018).
Cette dépêche rend compte d’un module d’enquête spécial inclus dans le questionnaire Afrobarometer Round 9 pour explorer les expériences et les perceptions des citoyens sur la gouvernance environnementale et l’extraction des ressources naturelles.
Pour une large majorité des répondants, la pollution de l’environnement est un problème grave dans leur communauté et constitue avec la déforestation leurs défis environnementaux majeurs.
Les Guinéens pensent que le gouvernement est le premier responsable dans la lutte contre la pollution. Ils se disent insatisfaits des actions de l’Etat dans ce domaine, et exigent davantage de sa part.
En matière d’exploitation des ressources naturelles, moins de la moitié des Guinéens disent que les bénéfices dépassent les dommages sur l’environnement et que les citoyens ont leur mot à dire dans les décisions prises. Mais ils sont presque unanimes pour dire qu’il faut renforcer la réglementation environnementale.
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