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Key findings
  • Presque deux tiers (64%) des Congolais disent s'être sentis en péril en se promenant dans leur quartier au moins une fois au cours de l'année précédente, tandis que 43% disent avoir craint des actes criminels à leur domicile. Les résidents urbains et les citoyens pauvres sont beaucoup plus susceptibles d'être touchés par cette insécurité que leurs compatriotes ruraux et plus aisés.
  • Un citoyen sur 10 (11%) déclarent avoir sollicité l'assistance de la police au cours de l'année précédente. Plus de deux fois plus (28%) ont eu affaire à la police dans d'autres situations, par exemple à des points de contrôle, lors de vérifications d'identité ou de contrôles routiers, ou au cours d'une enquête. o Parmi les citoyens qui ont sollicité l'assistance de la police, une majorité (60%) de personnes déclarent qu'il a été difficile d'obtenir l'assistance dont ils avaient besoin, et plus de deux tiers (68%) disent qu'ils ont dû verser des pots-de-vin. o Presque deux tiers (65%) des personnes qui ont eu affaire à la police dans d'autres situations disent avoir dû verser des pots-de-vin pour éviter des problèmes.
  • Plus de la moitié (56%) des citoyens déclarent que « la plupart » ou « tous » les policiers/gendarmes sont corrompus.
  • Seulement quatre Congolais sur 10 disent faire « un peu » (25%) ou « beaucoup » (16%) confiance à la police/gendarmerie.
  • Presque deux tiers (64%) des Congolais disent que la police se livre à des activités illégales au moins « parfois », dont 28% qui pensent que cela arrive « souvent » ou « toujours ».
  • La majorité des citoyens déclarent que la police arrête « souvent » ou « toujours » les conducteurs sans raison valable (57%) et qu'elle fait un usage excessif de la force lorsqu'elle est confrontée à des criminels présumés (54%) et à des manifestants (53%).
  • Seule une petite minorité (17%) des répondants affirment que la police agit « souvent » ou « toujours » de manière professionnelle et respecte tous les droits des citoyens, tandis que plus de la moitié (54%) affirment qu'un tel comportement est rare ou inédit. o Mais plus de trois quarts (77%) considèrent qu'il est probable que la police prenne au sérieux tout signalement d'acte de violence basée sur le genre.
  • Huit Congolais sur 10 (79%) réprouvent la performance gouvernementale en matière de réduction de la criminalité.

La police est en première ligne pour assurer la sécurité et l’ordre publics. Lorsque les citoyens  sont confrontés à l’incertitude, à une crise ou à une menace, la police est souvent leur  premier point de contact avec les institutions gouvernementales. Le rôle de la police va bien  au-delà de l’application de la loi ; on attend d’elle qu’elle soit réactive, polyvalente et  profondément intégrée dans les communautés qu’elle sert. 

Eu égard aux rôles sensibles que joue la police, la société attend beaucoup d’elle, exigeant  d’elle un professionnalisme et un comportement éthique inébranlables dans toutes les  situations, qu’il s’agisse d’aider les victimes d’actes criminels ou de gérer les confrontations  avec les contrevenants à la loi. A ce titre, les policiers doivent naviguer dans des  dynamiques sociales complexes, en équilibrant l’autorité avec l’empathie et la fermeté avec  la compréhension. Leurs actions et leur comportement peuvent considérablement influencer  la confiance du public envers la gouvernance et façonner les perceptions de la justice dans  la société. 

Au Congo-Brazzaville, la police a souvent été accusée de ne pas répondre à ces attentes.  Des critiques ont fait état d’arrestations illégales, de traitements cruels et dégradants des  détenus, d’un recours fréquent à la torture et d’exécutions extrajudiciaires par la police  (Etahoben, 2022 ; Département d’Etat des Etats-Unis, 2023). Les médias ont souligné la mort  de 13 jeunes en garde à vue dans le quartier de Mpila à Brazzaville en 2018 et de six détenus  à l’un des commissariats de la capitale en 2020 (Agence France Presse, 2021, 2023). 

La formation visant à promouvoir le respect des droits de l’homme par la police est l’un des  principaux objectifs d’une récente subvention de l’Union Européenne (2023), qui fournira  également à la police du matériel de surveillance et améliorera ses structures d’accueil et  de détention. 

Cette dépêche rend compte d’un module spécial d’enquête inclus dans le questionnaire du  Round 9 de l’enquête Afrobarometer (2021/2023) pour explorer les expériences et les  appréciations des Africains sur le professionnalisme de la police. 

Au Congo-Brazzaville, deux tiers des citoyens déclarent s’être sentis en danger en se  promenant dans leur quartier au cours de l’année écoulée, et la plupart d’entre eux pensent  que le gouvernement ne réussit pas à réduire la criminalité. 

Parmi les Congolais qui ont sollicité l’assistance de la police ou qui ont été confrontés à la  police dans d’autres situations, deux tiers environ déclarent avoir dû verser des pots-de-vin  pour obtenir de l’assistance ou éviter des problèmes.

De grandes majorités estiment la police corrompue et expriment peu ou pas de confiance  en l’institution. Des majorités pensent également que la police se livre au moins parfois à des  activités illégales, qu’elle arrête régulièrement des conducteurs sans raison valable et qu’elle  fait un usage excessif de la force à l’encontre de manifestants et de personnes suspectées  de criminalité. Dans l’ensemble, seule une petite minorité de Congolais pensent que la  police agit généralement de manière professionnelle et respecte les droits de tous les  citoyens.

Richard Kweitsu

Richard Kweitsu is a PhD student in political science at the University of Florida.