Skip to content
Key findings
  • Environ huit Mauritaniens sur 10 (78%) se disent être « assez libres » ou « entièrement libres » d’exprimer leurs opinions.
  • Cependant, la majorité (56%) d’entre eux déclarent qu’ils doivent « souvent » ou « toujours » faire attention à ce qu’ils disent en politique.
  • Six répondants sur 10 (60%) pensent que les citoyens devraient être libres d’adhérer à n’importe quelle organisation, que le gouvernement le veuille ou non. o De fortes majorités déclarent que dans leur pays, les gens sont libres d’adhérer à la formation politique de leur choix (83%) et de choisir sans pression pour qui ils veulent voter (84%).
  • Sept Mauritaniens sur 10 soutiennent que les médias devraient être libres de publier sans le contrôle du gouvernement (70%) et qu’ils devraient constamment enquêter et publier sur la corruption et les erreurs du gouvernement (71%).
  • Trois quarts (75%) des répondants déclarent que les médias en Mauritanie sont « assez libres » ou « entièrement libres » de publier sans censure ni ingérence du gouvernement, pendant que 24% affirment le contraire.

La République Islamique de Mauritanie, à travers ses textes de loi, affirme un engagement  envers la protection des libertés fondamentales de ses citoyens. L’Article 10 de la Constitution  garantit explicitement la liberté d’opinion et de pensée, assurant à chaque citoyen le droit de  s’exprimer librement, sans crainte de répression (Organisation Mondiale de la Propriété  Intellectuelle, 2017). Ces libertés sont considérées comme des piliers essentiels à  l’épanouissement de toute société démocratique et sont soutenues par le droit international. 

Les efforts de la Mauritanie pour améliorer les conditions de la liberté d’expression lui ont valu  le mérite d’occuper la première place du classement de la liberté de la presse sur le continent  africain (Reporters Sans Frontières, 2024). Cependant, des obstacles non négligeables limitent significativement la liberté d’expression en restreignant l’accès à l’information et en réduisant  l’espace pour le débat public. Des dispositions restrictives, telles que celles de l’Article 2 de la  nouvelle loi sur la protection des symboles nationaux, l’Article 21 de la Loi No. 2016-007 sur la  cybercriminalité, et le très contesté Article 306 du code pénal suscitent des inquiétudes quant  à l’effectivité de la liberté d’expression (ARTICLE 19, 2021). 

Ces restrictions soulèvent des questions sur l’équilibre entre le respect des normes culturelles et  religieuses et la promotion d’une société ouverte et pluraliste. Alors que la Mauritanie continue  de naviguer entre ces deux exigences, le défi demeure de mettre en œuvre ces droits de  manière à favoriser véritablement le dialogue, l’inclusion et le progrès social.  

Cette dépêche fait l’état des lieux sur la liberté d’expression et des médias ainsi que les  libertés civiles à l’aide des données des enquêtes Afrobarometer. 

La majorité des citoyens mauritaniens s’estiment libres d’exprimer leurs opinions, de choisir sans  pression pour qui ils veulent voter et d’adhérer à la formation politique de leur choix.  Cependant, ils pensent qu’ils doivent faire attention quand ils discutent des sujets politiques. 

Les Mauritaniens affichent un soutien solide à la liberté de la presse et déclarent que les  médias sont libres de toute ingérence du gouvernement dans leur pays, même si des  proportions non négligeables disent que ce n’est pas le cas. 

Babe Abdallahi Sidaty

Babe Abdallahi Sidaty est étudiant statisticien-économiste à l’Institut Supérieur des Métiers de la Statistique du Groupe Polytechnique.

Zeynebou Sidha

Zeynebou Sidha est étudiante statisticienne-économiste à l’Institut Supérieur des Métiers de la  Statistique du Groupe Polytechnique. 

Khadjetou El Abass

Khadjetou El Abass est étudiante statisticienne-économiste à l’Institut Supérieur des Métiers de  la Statistique du Groupe Polytechnique. 

Mouammed Ahmed Mouri

Mouammed Ahmed Mouri est étudiant en master de migrations et gouvernance territoriale et  foncière à l’Université de Nouakchott.