- Trois quarts (74%) des Nigériens déclarent qu'un membre de leur famille a manqué de soins médicaux au cours de l'année précédente, dont 25% qui disent que cette situation s'est produite « plusieurs fois » ou « toujours ».
- Parmi les 74% de répondants qui affirment avoir eu un contact avec un hôpital public au cours des 12 derniers mois :
- Une large majorité (71%) de répondants disent qu'il leur a été facile d'obtenir les soins dont ils avaient besoin.
- Pourtant, un sur cinq (20%) des répondants déclarent avoir dû verser des pots-de-vin, faire un cadeau ou rendre service à un agent de santé pour obtenir les services nécessaires.
- Huit sur 10 (78%) disent que le personnel de santé les a traités avec « quelque peu » (20%) ou « beaucoup » (58%) de respect.
- Cependant, la plupart d’entre eux disent avoir rencontré divers problèmes, notamment de longs temps d'attente (80%), de manque de médicaments ou d'autres matériels (68%), des infrastructures en mauvais état (55%) et l'absence de médecins ou d'autres membres du personnel médical (51%).
- Six Nigériens sur 10 (60%) estiment que leur gouvernement réalise une performance « plutôt bonne » ou « très bonne » en ce qui concerne l'amélioration des services de santé de base.
Au regard de l’importance de la santé à la fois pour la croissance économique et pour le développement humain, l’Organisation Mondiale de la Santé (2024a) exhorte les gouvernements à œuvrer pour garantir l’accès et la qualité des soins médicaux à leurs citoyens.
Au Niger, la santé est l’un des secteurs prioritaires. Pour améliorer l’accès et la qualité des soins médicaux, le gouvernement a adopté le Plan de Développement Sanitaire et Social 2022-2026 et a élaboré la Stratégie Nationale de Financement de la Santé pour atteindre une couverture sanitaire universelle à l’horizon 2030 (Agence Nigérienne de Presse, 2023 ; République du Niger, 2023). Aussi, le projet d’appui à la population et à la santé a été mis en œuvre pour répondre aux besoins en services de santé reproductive, maternelle et infantile et fournir des conseils en nutrition dans certaines régions du pays (Banque Mondiale, 2020).
Avec l’appui de ses partenaires, le Niger est parvenu à réduire le ratio de mortalité maternelle entre 2006 et 2020, passant de 648 à 441 pour 100.000 naissances vivantes, de même que la mortalité infantile, qui est passée de 198 pour 1.000 naissances en 2006 à 123 en 2021 grâce à la prise en charge des maladies des enfants et le renforcement des vaccinations (Organisation Mondiale de la Santé, 2024b). Le nombre de femmes de 15-49 ans utilisant les moyens de contraception modernes a triplé en trois ans, et 10% supplémentaires des nouveau-nés ont reçu le vaccin contre la rougeole (Banque Mondiale, 2015).
Malgré ces réalisations, les difficultés d’accès aux soins de santé publique de qualité restent encore un défi pour de nombreuses personnes dans le pays. Ces difficultés incluent le manque d’infrastructures médicales adéquates, la pénurie de personnel de santé qualifié dans certaines régions, les coûts élevés des soins de santé pour les populations à faible revenu, ainsi que l’insécurité dans certaines zones (République du Niger, 2022).
Cette dépêche rend compte des expériences et perceptions des Nigériens sur l’accès et la qualité des soins de santé dans leur pays.
Trois sur quatre répondants disent qu’un membre de leur famille a manqué de soins médicaux au moins une fois – et beaucoup fréquemment – au cours des 12 derniers mois.
Même si la grande majorité des citoyens nigériens qui ont sollicité des soins médicaux ces 12 derniers mois déclarent qu’il leur a été facile d’obtenir les soins dont ils avaient besoin et qu’ils ont été traité avec respect par le personnel soignant, nombreux disent avoir dû verser des pots-de-vin. En plus, ils sont majoritaires à déplorer les longues files d’attente, le manque de médicaments ou d’autres matériels et le mauvais état des infrastructures.
Les Nigériens dans leur majorité approuvent les performances de leur gouvernement dans l’amélioration des services de santé de base.