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Key findings
  • Plus de la moitié (53%) des Marocains pensent qu’il est « parfois » ou « toujours » justifié pour les parents d’utiliser la force physique pour discipliner leurs enfants.
  • Quatre Marocains sur 10 déclarent que les cas d’enfants non-scolarisés (40%) et les violences, maltraitances ou négligences sur les enfants (38%) sont « assez » ou « très » fréquents dans leur communauté.
  • Pour la majorité des Marocains il existe dans leur communauté des sources d’aide aux enfants abusés, maltraités ou négligés (60%), aux enfants ayant un handicap physique (55%) ainsi qu’aux adultes ou enfants avec des troubles mentaux ou émotionnels (51%).
  • Six Marocains sur 10 (59%) pensent que la performance du gouvernement en matière de promotion du bien-être des enfants est « plutôt mal » ou « très mal ».

Pour promouvoir le bien-être des enfants et les protéger contre toute les formes d’abus, le Maroc a pris des engagements internationaux qui consacrent les droits des enfants. Le gouvernement a également mis en place, entre autres, la Politique Intégrée de la Protection de l’Enfance (PIPE) et le Dispositif Territorial Intégré de Protection de l’Enfance (DTIPE), qui visent à élargir le suivi des enfants négligés, abusés ou déscolarisés et à fournir une assistance administrative aux enfants qui en ont besoin (Royaume du Maroc, 2019 ; Channaje, 2023). Des centres d’accompagnement et de protection de l’enfance (CAPEs) ont été ouverts dans plusieurs provinces, et des allocations familiales et pensions alimentaires s’octroient aux enfants négligés ainsi qu’aux mères en situation de précarité à travers le fonds d’entraide familiale lancé en 2012, le programme Tayssir et l’initiative « Un Million de Cartables » (Royaume du Maroc, 2023).

Cependant, selon une étude co-dirigée par l’Observatoire Nationale du Développement Humain (2017), la majorité des enfants marocains vivent une pauvreté multidimensionnelle, surtout ceux qui résident dans les milieux ruraux. Le taux net de scolarisation au niveau secondaire reste globalement moyen mais faible dans les villages. Quant aux abus, près d’un millier de cas de violences sur les enfants ont été enregistrés en 2021, soit environ trois enfants ont été victimes de violences chaque jour (Asmlal, 2022).

Cette dépêche rend compte d’un module de questions spécifiques inclus dans le questionnaire Afrobarometer Round 9 (2021/2023) pour explorer les attitudes et les perceptions des Africains concernant le bien-être des enfants.

Plus de la moitié des Marocains pensent qu’il est justifié d’utiliser la force physique pour discipliner les enfants et déclarent que cette pratique est fréquente dans leur communauté. Tandis que la majorité disent que les cas d’enfants non-scolarisés et d’enfants abusés ou négligés ne sont pas très courants dans leur communauté, de fortes minorités sont en désaccord.

La majorité des répondants affirment que des sources d’aide et de soutien sont disponibles pour les enfants vulnérables de leur communauté, mais ne sont pas satisfaits des efforts du gouvernement dans la protection et la promotion du bien-être des enfants vulnérables.

Mhammed Abderebbi

Mhammed Abderebbi is the national investigator for Morocco.

Lionel Osse Essima

Lionel is the assistant project manager for Anglophone West Africa and North Africa.