- Près de la moitié (49%) des Sénégalais estiment que les inondations sont devenues plus graves dans leur région ces 10 dernières années. Plus de quatre citoyens sur 10 (43%) en disent autant sur les sécheresses.
- Moins de la moitié (48%) des Sénégalais affirment avoir entendu parler des changements climatiques.
- Environ la moitié (49%) des Sénégalais n’approuvent pas les performances de leur gouvernement dans la résolution du problème des changements climatiques.
Les changements climatiques constituent l’une des principales menaces qui frappent la planète. Le Sénégal, comme bien d’autres pays de l’Afrique subsaharienne, figure parmi les plus vulnérables aux effets de ces changements car son économie dépendante de l’agriculture et de l’élevage reste fortement sensible aux facteurs climatiques (Gaye, Lo, Sakho-Djimbira, Fall, & Ndiaye, 2015 ; République du Sénégal, 2014). De plus, le Sénégal pourrait perdre jusqu’à 8% de son produit intérieur brut d’ici 2030 en raison des effets des changements climatiques (Thissen, 2022).
Même si la majorité des Sénégalais sont conscients de l’ampleur de la pollution et de la dégradation de l’environnement, ils souhaitent que le gouvernement accorde la priorité à la création d’emplois et des revenus au détriment de l’environnement (Diagne, Diallo, & Diallo, 2022), ce qui risque de freiner la lutte contre les effets des changements climatiques.
Pour limiter les changements climatiques, le Sénégal a initié plusieurs lois et a mis en place, depuis 2011, le Comité National sur les Changements Climatiques, un organe de coordination de la mise en œuvre de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (République du Sénégal, 2012).
A cela s’ajoute l’adoption des Objectifs de Développement Durables (ODD), qui sont intégrés dans le Plan Sénégal Emergent et son plan d’actions prioritaires, avec un accent sur la limitation d’émissions de gaz à effet de serre (République du Sénégal, 2018). Dans le même contexte, un décret a été établi pour préparer et mettre en œuvre la politique en matière de veille environnementale, de lutte contre les pollutions et de protection de la nature, de la faune et de la flore (Ministère de l’Environnement et du Développement Durable, 2020).
Cette dépêche rend compte du module d’enquête spécial inclut dans le questionnaire Afrobarometer Round 9 pour explorer les expériences et les perceptions des Africains sur les changements climatiques.
Selon les résultats, beaucoup de Sénégalais estiment que les inondations et les sécheresses sont devenues plus graves dans leur région ces 10 dernières années. Cependant, la moitié des répondants ne sont pas informés des changements climatiques. Parmi ceux qui le sont, des majorités affirment que le fléau rend la vie pire, que les Sénégalais ordinaires peuvent contribuer à réduire les changements climatiques et que le gouvernement doit prendre des mesures immédiates pour limiter ses effets, même aux dépends de l’économie.
La moitié des Sénégalais ne sont pas satisfaits des efforts déployés par leur gouvernement dans la résolution du problème des changements climatiques.
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