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Key findings
  • En fin 2019, la majorité des Guinéens ont déploré la situation économique de leur pays (68%) ainsi que leurs propres conditions de vie (64%).
  • Beaucoup de citoyens ont dû faire face régulièrement aux situations de manque de revenus en espèce (74%), d’eau potable (41%), de soins médicaux (38%), de nourriture (23%) et de combustible pour la cuisson (17%) au cours des 12 mois précédant l’enquête.
  • La majorité (64%) des Guinéens ont affirmé que leur pays allait dans la mauvaise direction.
  • Une forte majorité de Guinéens ont désapprouvé la performance de leur gouvernement dans la gestion de l’économie (72%), la stabilisation des prix (85%), l’amélioration des conditions de vie des pauvres (85%), la création d’emplois (89%) et la réduction du fossé entre les riches et les pauvres (90%).

La croissance économique a marqué le pas en Guinée en 2019 après le ralentissement des activités minières et une croissance limitée dans le secteur agricole. Même avant la pandémie de la COVID-19, les moyens de subsistance des personnes vulnérables avaient été fortement compromis. Pourtant ces personnes, qui travaillent souvent dans le secteur informel et dans des petites entreprises, ont une épargne et un accès aux services financiers limités pour faire face à une crise (Banque Mondiale, 2020).

Il y a donc un intérêt mutuel entre les puissances étrangères qui poursuivent leurs influences économiques sur le continent et Conakry à la recherche de partenaires de développement (Deveaux, 2021 ; Le Point, 2021).

Sur le plan de la coopération bilatérale, la Guinée est l’un des premiers États d’Afrique à nouer des liens avec la République Populaire de Chine. Cette coopération s’est vue renforcée avec l’arrivée d’Alpha Condé au pouvoir en 2010.

La Guinée n’intéresse pas que la Chine. Riche d’un énorme potentiel minier – bauxite, or, diamant, manganèse, zinc – le pays a suscité la convoitise des deux superpuissances mondiales en pleine guerre froide, les États-Unis d’Amérique et l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS) (Le Point, 2021). Les uns pour multiplier les sources de ravitaillement pour leurs industries en plein essor et les autres pour rallier à leur cause socialiste un pays dirigé par l’un des chantres de l’anticolonialisme et de l’unité africaine.

Les relations du pays avec la France, ex-puissance coloniale, ont été instables depuis l’accès immédiat à l’indépendance de la Guinée en 1958. Les années 1970 et 1980 furent marquées par plusieurs crises entre les deux pays, et des relations aussi conflictuelles soient-elles eues existé.

Aux côtés des institutions de Bretton Woods, les principaux bailleurs de fonds du pays sont la Banque Africaine de Développement, l’Union Européenne, la Banque Islamique de Développement et l’Agence Française de Développement. Les Nations Unies coordonnent des interventions visant à réformer la sécurité ; le pays bénéficie aussi dans ce domaine d’une aide bilatérale et du soutien de la Communauté Economique des États de l’Afrique de l’Ouest et de l’Union Africaine.

Comment les Guinéens perçoivent-ils leur situation économique ainsi que l’influence des puissances étrangères sur le pays ?

De l’enquête Afrobarometer Round 8 réalisée dans le pays en fin 2019, il ressort que même avant l’arrivée de la pandémie de la COVID-19, la majorité des Guinéens n’étaient pas satisfaits de la situation économique de leur pays ainsi que de leurs propres conditions de vie. Beaucoup d’entre eux ont dû régulièrement faire face aux situations de manque de revenus en espèces, de soins médicaux, d’eau potable, de nourriture et de combustible pour la cuisson. Peu surprenant, les Guinéens désapprouvaient la manière dont leur gouvernement répondait à leurs défis économiques.

Dans ce contexte, les Guinéens en grande majorité estimaient positive l’influence des puissance mondiales sur leur pays, avec en tête la Chine.

Hassana Diallo

Hassana is the communications coordinator for Francophone countries