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Key findings
  • En moyenne à travers 34 pays, trois quarts (76%) des Africains sont en faveur d'une limite d'âge maximale pour les chefs de gouvernement. Le même pourcentage environ (74%) sont favorables à une limite d'âge minimale pour ces hauts fonctionnaires.
  • Les limites d'âge maximales bénéficient d'un soutien majoritaire dans tous les pays sondés, dépassant neuf citoyens sur 10 au Mali (95%), au Bénin (94%) et au Sénégal (90%).
  • Les opinions des citoyens sur ce que devraient être les limites d'âge minimale et maximale varient considérablement.
  • Pour la limite d'âge minimale, la moyenne sur 34 pays est de 39 ans, avec une fourchette allant de 34 ans au Maroc à 42 ans au Ghana, en Guinée, en Namibie et en Tanzanie. La valeur modale (la plus fréquemment citée) de l'âge minimal proposé dans 34 pays est de 40 ans, variant de 30 ans en Gambie et au Maroc à 40 ans dans 29 des 34 pays.
  • En ce qui concerne la limite d'âge maximale, la moyenne à travers 34 pays est de 66 ans, entre 58 ans au Maroc et 72 ans au Zimbabwe. L'âge maximal modal est de 70 ans pour les 34 pays.

Au fil des ans, certains acteurs politiques ont imputé une partie des problèmes de développement des pays africains à l’âge avancé de leurs dirigeants, bien qu’aucune théorie ou preuve empirique n’établisse une telle relation (Anoba, 2018 ; Sackey, 2021). Les élections d’Emmanuel Macron à la présidence française à l’âge de 39 ans (2017), de Sebastian Kurz à la chancellerie autrichienne à l’âge de 31 ans (2017) et de Nayib Bukele à la présidence salvadorienne à l’âge de 37 ans (2019) ont poussé certains observateurs de la démocratie à se demander quand l’Afrique – le continent le plus jeune du monde, les moins de 35 ans représentant environ deux tiers de sa population – allait pouvoir connaître des présidents jeunes (Alim, 2019 ; Phekani, 2019).

À l’exception d’un seul (l’Éthiopie) des 28 pays africains qui ont élu des présidents ou des premiers ministres au cours de la période 2018-2021, les élus avaient plus de 50 ans (voir le

Tableau A.2 en annexe pour plus de détails). Dans 19 pays, le candidat gagnant avait plus de 60 ans, et ce malgré la participation de 27 candidats de moins de 50 ans dans ces pays.

Alors que le Nigéria se prépare aux élections de février 2023, l’Union Nationale de la Jeunesse Nigériane a ravivé cette discussion en appelant les citoyens à élire un président âgé de moins de 60 ans (Sahara Reporters, 2022).

L’enquête Afrobarometer du Round 8 (2019/2021) réalisée dans 34 pays a demandé aux Africains s’ils pensent que leurs pays devraient avoir des limites d’âge minimum et maximum pour les chefs de gouvernement, et le cas échéant, quelles devraient être ces limites.

Les conclusions indiquent que la plupart des Africains sont favorables à des limites d’âge minimales et maximales pour leurs dirigeants, bien que leurs points de vue sur ce que devraient être ces limites varient considérablement.

Lorsque l’on compare l’âge des dirigeants en exercice aux limites d’âge proposées par les citoyens et à l’âge officiel de la retraite dans ces pays, nous constatons que les chefs de gouvernement ont dépassé les limites d’âge maximales proposées par les citoyens dans 15 des 34 pays, et l’âge officiel de la retraite dans 23 pays. Mais les citoyens de 27 pays ont également tendance à proposer des limites d’âge pour les chefs d’État qui dépassent l’âge officiel de la retraite, ce qui suggère qu’ils ne sont pas opposés à des dirigeants en âge de partir à la retraite.

Daniel Armah-Attoh

Daniel is the project manager for North and Anglophone West Africa

Sarah Nuba

Sarah Nuba completed her national service at CDD-Ghana and continues as a member of<br /> the support team.