- Les hommes sont un peu plus nombreux que les femmes à profiter de l'éducation secondaire (48% vs. 44%) et post-secondaire (43% vs. 39%) au Gabon, tandis qu’il y ait plus de femmes que d’hommes qui sont moins instruits (17% vs. 9%).
- Plus d’hommes que de femmes possèdent des actifs comme un compte bancaire (53% vs. 43%), un ordinateur (44% vs. 37%) et une voiture (24% vs. 15%).
- Les femmes ont à peu près la même autonomie dans la gestion des revenus de leur ménage que les hommes.
- La majorité des Gabonais disent que les femmes devraient avoir les mêmes droits que les hommes pour obtenir des emplois rémunérés (56%) et pour posséder et hériter des terres (82%).
- Plus de huit citoyens gabonais sur 10 (84%) disent que les femmes devraient être éligibles à des postes politiques au même titre que les hommes.
- Près de six Gabonais sur 10 (56%) approuvent les efforts du gouvernement dans la promotion de l’égalité des droits et des chances en faveur des femmes, mais trois quarts (75%) estiment que ce dernier doit encore faire plus en la matière.
- L’inégalité dans le milieu professionnel et le faible nombre de femmes qui occupent des postes d’influence dans le gouvernement sont les questions prioritaires à traiter selon les citoyens.
Pour le Gabon, 2021 a été une année charnière dans la protection juridique des femmes. Outre une nouvelle législation contre la violence sexiste et domestique, une refonte complète du code civil a donné aux femmes les mêmes droits qu’aux hommes d’être chef de famille, d’obtenir un emploi sans l’autorisation de leur conjoint, de choisir où elles veulent vivre, d’ouvrir un compte bancaire et de contrôler et d’hériter les actifs, entre autres. Ensemble, en seulement un an, ces efforts ont fait passer le score du Gabon de 57,5 à 82,5 (sur 100) à l’Indice les Femmes, l’Entreprise et le Droit (Banque Mondiale, 2022 ; Ntoutoume, 2022 ; Obiang Nze, 2022).
Les mesures législatives reflètent un effort pour surmonter les vestiges de l’ancien code civil qui concédait le contrôle des femmes aux hommes. Le droit civil avait érigé les hommes en chefs de famille, régentant la vie familiale et l’existence de la femme, notamment son accès à l’emploi, l’obtention de documents et l’ouverture de compte bancaire (Le Monde, 2013).
Des défis subsistent bien sûr, notamment la vulgarisation et l’application des nouvelles lois face aux stéréotypes sociaux et aux préjugés de sexe qui demeurent prégnants dans la société gabonaise. Les femmes ne détiennent que 15% des sièges parlementaires (Inter-Parliamentary Union, 2022). La grossesse précoce, qui contraint plus de la moitié des élèves-mère à abandonner leur scolarité, restreint le niveau d’instruction et le statut socio-économique des femmes (UNICEF, 2017). Ce péril se lit également à l’aune des avortements clandestins, qui constituent l’une des causes les plus importantes des décès maternels dans le pays (New Humanitarian, 2015).
La présente dépêche rend compte d’un module d’enquête spécial inclus dans le questionnaire du Round 9 d’Afrobarometer pour explorer les expériences et les perceptions des Africains relativement aux droits des femmes et l’égalité des sexes, au contrôle des actifs, à l’embauche, à la propriété foncière et au leadership politique. (Pour les résultats sur la violence sexiste, veuillez voir Etsila & Mabiala, 2022).
D’après les résultats de l’enquête, les Gabonais adhèrent aux principes d’égalité tels que l’accès égal à l’emploi et la possession ou l’héritage du foncier, ainsi que le leadership politique. Les femmes ont presque la même autonomie dans la gestion des revenus de leur ménage que les hommes, mais bénéficient moins de l’éducation. Les Gabonais approuvent la performance de leur gouvernement dans ses efforts pour garantir l’égalité entre les genres mais estiment que ce dernier doit encore faire davantage.