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Key findings
  • Sept Sénégalais sur 10 (69%) considèrent que la pollution dans leur communauté, telle que l’accumulation d’ordures ou l’altération de la qualité de l’air, de l’eau ou de la terre, est « un peu grave » ou « très grave ».
  • Aux yeux des citoyens sénégalais, la pollution de l’air, la gestion des déchets et la pollution de l’eau sont les trois problèmes environnementaux les plus importants.
  • Plus de huit Sénégalais sur 10 (85%) sont d’avis que les sacs en plastique sont une source majeure de pollution au Sénégal.
  • La majorité (54%) des répondants affirment que les citoyens ordinaires sont les premiers responsables de la réduction de la pollution et de la propreté de leur communauté. Un quart (24%) des citoyens estiment que cette responsabilité revient au gouvernement national, et 16% l’attribuent aux collectivités locales.
  • La majorité des citoyens désapprouvent la performance du gouvernement dans la réduction de la pollution et la protection de l’environnement (56%) et estiment qu’il devrait faire « un peu plus » ou « beaucoup plus » qu’il ne fait actuellement (88%).

L’air de la capitale sénégalaise est parmi les plus pollués au monde, affichant un taux moyen de particules fines sept fois plus élevé que la recommandation de l’Organisation Mondiale de la Santé (Dewast, 2019 ; Dumas, 2019 ; Jenik, 2018 ; BBC, 2019).

Cette dégradation de la qualité de l’air à Dakar est l’un des défis environnementaux auxquels est confronté le Sénégal, où la pollution des rivières et plages, la prolifération des déchets solides et des eaux usées, la pratique de l’incinération des déchets, et les impacts de la pêche industrielle et les grands projets de construction d’infrastructures aggravent la situation et entraînent des conséquences néfastes sur la santé et les conditions de vie des populations (Kane, 2019 ; Ehui, 2020). On peut anticiper que l’exploitation des ressources naturelles contribuera à exacerber cette dégradation de l’environnement (Ba, 2019).

Le gouvernement du Sénégal s’est engagé à renforcer les dispositifs existants en matière de protection de l’environnement, notamment en signant et en ratifiant diverses conventions régionales et internationales y afférentes. Sa volonté politique est manifestée à travers le Code de l’Environnement (Centre de Suivi Ecologique, 2020) et confirmée par la création, déjà en 2009, du Centre de Gestion de la Qualité de l’Air, qui gère six stations de mesure réparties dans la ville de Dakar avec un laboratoire mobile qui effectue des mesures dans des endroits ciblés (Direction de l’Environnement et des Etablissements Classés, 2022). Dans sa lettre de politique sectorielle couvrant la période 2021-2025, le Ministère de l’Environnement et du Développent Durable s’est engagé à améliorer la lutte contre la déforestation et la dégradation des terres, la conservation de la biodiversité, la gestion des aires protégées et des zones humides, et la lutte contre les pollutions, nuisances et effets néfastes des changements climatiques (Traoré, 2021).

Cette dépêche rend compte du module d’enquête spécial inclus dans le questionnaire Afrobarometer Round 9 pour explorer les expériences et les perceptions des citoyens sur la gouvernance environnementale et l’extraction des ressources naturelles.

Les résultats font ressortir que pour la majorité des Sénégalais la pollution de l’environnement est un problème grave dans leur communauté et rejoint l’assainissement et la gestion des déchets parmi les trois problèmes environnementaux les plus importants du pays. Les sacs en plastique sont une source majeure de pollution aux yeux des Sénégalais.

Ils pensent que les citoyens ordinaires devraient être les premiers responsables dans la lutte contre la pollution, mais ils restent également insatisfaits des efforts du gouvernement dans la réduction de la pollution et dans la protection de l’environnement.

Par ailleurs, sur l’exploitation des ressources naturelles qui ont lieu près de leur communauté, les citoyens s’accordent à dire que les avantages l’emportent sur les impacts environnementaux. Toutefois, ils souhaitent que l’extraction des ressources naturelles soit réglementée plus étroitement par le gouvernement afin de réduire les impacts négatifs sur l’environnement.

Abdoulaye Diagne

Executive Director of CRES

Mamadou Abdoulaye Diallo

Mamadou Abdoulaye Diallo is a statistician, economist and research assistant.

Soukeyna Diallo

Soukeyna Diallo est doctorante à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar <br /> et coordonnatrice des enquêtes de terrain au CRES.