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Key findings
  • En moyenne, sur 16 pays, un tiers (33%) des citoyens ont déclaré qu'un membre de leur ménage avait perdu un emploi, une entreprise ou une autre source principale de revenus à cause de la pandémie, tandis que 6% déclaraient qu'un membre de leur ménage était tombé malade de la COVID-19.
  • En moyenne, à travers les 15 pays où les gouvernements ont accordé une aide financière d’urgence aux ménages et entreprises vulnérables, seul un quart environ (27%) des citoyens ont déclaré avoir reçu cette aide. Les profils démographiques des bénéficiaires de cette aide varient considérablement d'un pays à l'autre.
  • De fortes majorités ont déclaré que leurs gouvernements avaient « plutôt bien » ou « très bien » réussi à gérer la riposte à la pandémie (67%) et à tenir le public informé sur la COVID-19. Mais sur certains aspects de la riposte à la pandémie, les appréciations publiques étaient plus négatives :
  • Plus de six personnes sur 10 (63%) ne pensaient pas que leur gouvernement était équitable dans la distribution de l'aide financière d’urgence.

La pandémie de COVID-19 a précipité l’Afrique dans sa pire récession depuis plus de 50 ans, entraînant une baisse de 2,1% du produit intérieur brut de l’Afrique en 2020 et plongeant environ 30 millions d’Africains dans l’extrême pauvreté en 2021. Déjà aux prises avec la pauvreté et le chômage, le continent a perdu environ 22 millions d’emplois en 2021 (Groupe de la Banque Africaine de Développement, 2021, 2022).

En vue de ralentir la propagation du coronavirus, pas moins de 42 pays africains ont imposé des restrictions telles que des confinements, des couvre-feux, des fermetures de frontières, des ordonnances d’interdiction de voyager et la suspension des activités

sportives et récréatives, qui ont toutes entravé des activités génératrices de revenus (Groupe de la Banque Africaine de Développement, 2021).

Les gouvernements et les partenaires au développement internationaux ont mis en œuvre divers programmes de soutien économique visant à atténuer les effets de la pandémie sur les ménages et les entreprises vulnérables (Banque Mondiale, 2020 ; Bureau Régional Afrique du PNUD,

2021). Si les plans de relance ont été conçus pour protéger les groupes socio- économiquement vulnérables, les études montrent que moins de deux sur 10 citoyens et entreprises ont bénéficié de l’aide gouvernementale COVID-19 en 2020 (Human Rights Watch, 2021a ; Union Africaine, 2020 ; Organisation Internationale du Travail, 2021).

En dépit de l’engagement des gouvernements à faire preuve de transparence dans l’utilisation des fonds, ces programmes d’aide ont été marqués par la corruption, la fraude et le manque de transparence concernant les processus de passation de marchés, les débours et les bénéficiaires (Human Rights Watch, 2021b ; Oduor, 2021 ; Office des Nations Unies contre les Drogues et le Crime, 2020).

Les enquêtes Afrobarometer réalisées dans 16 pays africains en 2020/2021 révèlent que peu de citoyens ont déclaré avoir bénéficié de l’aide financière d’urgence offerte par leur gouvernement. Nombreux sont ceux qui considèrent que leur gouvernement a distribué cette aide de façon inéquitable et qui affirment qu’au moins une partie des fonds destinés à la riposte COVID-19 a été engloutie par la corruption. Beaucoup ont également exprimé une certaine méfiance à l’égard des statistiques gouvernementales sur la COVID-19. En dépit de ces critiques, des majorités dans presque tous les pays ont approuvé la gestion globale de la pandémie par leur gouvernement.

Si de nombreux citoyens ont approuvé les mesures de confinement jugées nécessaires, la plupart ont également éprouvé des difficultés à se conformer à ces restrictions. Bon nombre de citoyens ont soutenu la fermeture des écoles dans l’objectif de limiter la propagation du virus, mais ont déclaré que cette fermeture était trop longue. Les citoyens ont également manifesté leur disposition à renoncer à certaines libertés démocratiques afin de protéger la santé publique en cas de crise, mais ils ont exprimé de l’inquiétude quant à l’usage par les politiciens du prétexte de la pandémie pour accroître leur pouvoir.

Josephine Appiah-Nyamekye Sanny

Josephine is Afrobarometer's acting director of communications.