Skip to content
Key findings
  • La majorité des Malgaches déclarent s’être sentis en insécurité dans leur quartier (71%) et avoir eu peur de criminalité dans leur maison (59%) au cours de l’année précédente.
  • Plus de quatre Malgaches sur 10 pensent que la police utilise « parfois », « souvent » ou « toujours » une force excessive avec les criminels (41%) et lors des manifestations (42%). Près de la moitié (48%) des répondants estiment qu’elle s’engage « parfois », « souvent » ou « toujours » dans des activités criminelles.
  • Plus de quatre citoyens sur 10 (44%) estiment que les forces de l’ordre agissent « souvent » ou « toujours » de manière professionnelle et respectent les droits de tous les citoyens. Le quart (26%) des Malgaches affirment qu’un tel comportement est rare ou inconnu.
  • La majorité (55%) des Malgaches désapprouvent la performance du gouvernement en matière de réduction de la criminalité.
  • Environ quatre Malgaches sur 10 (42%) pensent que « la plupart » ou « tous » les policiers et gendarmes sont corrompus.

Alors qu’elle est supposée être une institution qui assure la sécurité des biens et des personnes, la police nationale malgache se trouve parfois qualifiée d’ennemi plutôt que de protectrice du peuple (Athanase, 2022 ; Bill, 2015 ; Aliénor, 2014). Corruption, abus de pouvoir, usage excessif de force et non-respect des droits des citoyens sont des mots parfois associés aux forces de l’ordre à Madagascar (Na, 2022 ; Xinhua News, 2019).

Un cas récent ne fait qu’alimenter la chronique des violations des droits humains par les forces de l’ordre sur l’île : En août 2022, la gendarmerie ouvre le feu sur la population lors d’une protestation dans le district d’Ikongo, faisant 19 morts et 28 blessés (Bendhaou, 2022 ; Devoir, 2022).

Parallèlement aux bavures des forces de l’ordre, des situations d’insécurité telles que les agressions, vols et assassinats font partie du quotidien des Malgaches ces derniers temps (Caramel, 2022). Comme les abus des forces de l’ordre, ces crimes restent souvent impunis malgré les multiples appels à la justice des citoyens et des organisations de la société civile. Cette situation affecte la confiance des citoyens envers les forces de l’ordre et met en cause la capacité de l’État à garantir la sécurité dans le pays (Amnesty International, 2019).

Cette dépêche rend compte d’un module d’enquête spécial inclus dans le questionnaire Afrobarometer Round 9 pour explorer les expériences et les évaluations des Africains sur le professionnalisme de la police.

À Madagascar, les citoyens offrent une évaluation mitigée de leurs forces de l’ordre. Moins de la moitié des Malgaches estiment que ces derniers adoptent souvent une conduite professionnelle et respectent les droits de tous les citoyens. Des minorités importantes affirment que les policiers/gendarmes utilisent parfois une force excessive avec les criminels et lors des manifestations, et la majorité pensent qu’ils arrêtent les conducteurs sans raison valable.

La majorité des citoyens déclarent s’être sentis en insécurité dans leurs quartiers et leurs maisons au cours des 12 derniers mois, et ils sont majoritaires à désapprouver la performance du gouvernement en matière de réduction de la criminalité.

Parmi ceux qui ont eu recours à l’assistance de la police, la majorité estiment qu’il est difficile d’obtenir cette assistance, et la moitié disent qu’ils ont dû payer un pot-de-vin.

Une forte minorité de répondants pensent que « la plupart » ou « tous » les policiers/gendarmes sont corrompus, et la confiance en ces derniers divise les Malgaches.

Ny Andraina Andriamanantena

Ny Andraina Andriamanantena is a consultant with COEF Resources in Madagascar.

Manitra Raolonarivo

Manitra Raolonarivo is a consultant with COEF Resources in Madagascar.

Léa Rafzafindrazaka Rakotondraibe

Léa Rafzafindrazaka Rakotondraibe is the director of COEF Resources.