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Key findings
  • La majorité (57%) des Béninois disent qu’il est « toujours justifié » ou « parfois justifié » lorsqu’un homme utilise la force physique pour discipliner sa femme.
  • Cependant, plus des trois quarts (78%) des Béninois affirment que la violence basée sur le genre (VBG) n’est « pas très courante » ou « pas du tout courante » dans leurs communautés.
  • Pres de la moitié (47%) des citoyens pensent qu’il n’est « pas très probable » ou « pas du tout probable » qu’une victime de VBG porte plainte.
  • Pour la grande majorité (92%) des Béninois, il est probable que la police prenne au sérieux une plainte émise par une femme victime d’un quelconque type de violence sexiste. Mais également pour deux tiers (65%) de citoyens, il est probable que cette dernière soit critiquée, harcelée ou humiliée par d’autres membres de la communauté.
  • Plus de la moitié (53%) des Béninois considèrent la violence domestique comme une affaire privée plutôt qu’une affaire pénale.
  • Parmi les stratégies de lutte contre les violences basées sur le genre, les citoyens béninois préconisent plus la sensibilisation (40%), la répression (26%) et la dénonciation (18%).

Les violences basées sur le genre (VBG) mettent en exergue des rapports de force historiquement inégaux aboutissant à la domination et à une discrimination exercée souvent par les hommes sur les femmes. Les Nations Unis ont inscrit l’élimination des VBG au chapitre cinq des Objectifs de Développement Durable (« Egalité entre les sexes ») afin d’apprécier les progrès réalisés par les pays dans le temps.

Au Bénin, l’Enquête Démographique et de Santé 2017-2018 a révélé que plus du quart (27%) des femmes de 15-49 ans avaient subi des actes de violence physique depuis l’âge de 15 ans (République du Bénin, 2018). Parmi les facteurs liés à cette prévalence, Ou et al. (2021) identifient la résidence rurale, les antécédents familiaux de violence domestique et les attitudes envers la violence conjugale. Des cas de violence conjugale sont observés ces dernières années avec une apparente recrudescence au Bénin. Bien que des statistiques fiables ne soient pas disponibles, le relais du phénomène par les réseaux sociaux témoigne fréquemment de son existence (Chabi, 2021).

Cette dépêche rend compte d’un module d’enquête spécial inclus dans le questionnaire d’Afrobarometer Round 9 (2021/2022) pour explorer les expériences et les perceptions des Béninois sur les violences basées sur le genre.

D’après les résultats, la majorité des Béninois pensent qu’il est justifié qu’un homme utilise la force physique pour discipliner sa femme. Cependant, selon les répondants, l’usage de la violence par les hommes contre les femmes et les filles n’est pas courant dans leur communauté.

Par ailleurs, les Béninois sont majoritairement convaincus qu’une victime de violence sexiste qui porterait plainte sera prise au sérieux par la police, mais risque de subir des critiques, du harcèlement ou de l’humiliation de la part de sa communauté. Enfin, la majorité des Béninois considèrent la violence conjugale comme une affaire privée et non comme une affaire pénale.

A un moment où le gouvernement béninois a mis en place l’Institut de la Femme pour régler les problèmes liés à la violence basée sur le genre, ces données viennent informer des actions à mener pour endiguer le phénomène.

Pamela Agbozo

Pamela Agbozo is an associate researcher at IREG

Canissius Kounoudji

Canissius Kounoudji is the administrative manager of IREG.