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Key findings
  • En moyenne dans 16 pays, plus de huit sur 10 citoyens (84%) ont dit être « assez bien informés » ou « très bien informés » sur la pandémie de COVID-19 et les efforts pour la combattre.
  • Un tiers (33%) des citoyens ont dit qu'eux-mêmes ou un membre de leur foyer avait perdu un emploi, une entreprise ou une autre principale source de revenus du fait de la pandémie, tandis que 6% ont dit qu'un membre de leur foyer était tombé malade du fait de la COVID-19.
  • Moins de quatre sur 10 citoyens (37%) ont dit qu'ils faisaient « un peu » ou « beaucoup » confiance à leur gouvernement pour garantir l'innocuité des vaccins COVID-19 qui leur étaient proposés.
  • Le Maroc était le seul pays où une forte majorité (74%) ont exprimé leur confiance en la capacité du gouvernement à garantir l'innocuité des vaccins.

Les projections de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) annoncent environ 166,2 millions de cas de COVID-19 avec 23.000 décès en Afrique en 2022, soit une baisse de 94% des décès attribuables à la COVID-19 par rapport à 2021 (350.000). Environ 70.000 décès sont attendus si l’on rencontre une variante plus mortelle du coronavirus (Organisation Mondiale de la Santé, 2022a).

L’OMS attribue la baisse radicale des estimations de décès dus à la COVID-19 à « une intensification de la vaccination, une meilleure riposte à la pandémie et une immunité naturelle due aux infections précédentes ». Cependant, 21,2% seulement des Africains étaient intégralement vaccinés à la fin du mois d’août 2022 (Centres Africains de Contrôle et de Prévention des Maladies, 2022), soit un tiers de la moyenne mondiale (62,56%) et bien loin de l’objectif de 70% fixé pour mi-2022 (Organisation Mondiale de la Santé, 2022b ; 2021). En juin 2022, seuls trois pays africains – Maurice, les Seychelles et le Rwanda – avaient atteint ou presque l’objectif mondial de 70% (Organisation Mondiale de la Santé, 2022c).

À la mise en circulation des vaccins COVID-19, l’Afrique a eu du mal à y accéder et à les acquérir, certains dirigeants africains dénonçant ce qu’ils qualifiaient de « nationalisme vaccinal » et les interdictions de voyager imposées à plusieurs pays africains (Mlaba, 2021). Mais grâce aux centaines de millions de doses mises à disposition dans le cadre du Programme Mondial d’Accès aux Vaccins COVID-19 (COVAX), de l’African Vaccine Acquisition Trust, d’accords bilatéraux et de dons, le continent dispose d’un approvisionnement croissant en vaccins depuis mi-2021. En vue de réduire la dépendance à l’égard des vaccins importés, 10 entreprises africaines de manufacture ont commencé à en produire localement en 2021, et cinq autres devraient les rejoindre cette année. Mais la faible consommation de leurs vaccins menace la pérennité de ces structures (Kagina, 2022).

En Afrique, le principal enjeu est passé de l’acquisition des vaccins à leur administration. La difficulté principale réside dans la réticence à se faire vacciner. L’OMS décrit la réticence à l’égard des vaccins comme le refus ou le report de l’acceptation des vaccins malgré la disponibilité des services de vaccination (Organisation Mondiale de la Santé, 2019). En Afrique, de faux témoignages anti-vaccination sur les médias sociaux ont attisé les inquiétudes quant à l’innocuité et l’efficacité des vaccins (Cubbon & Dotto, 2021). Parmi les autres causes de cette réticence à l’égard des vaccins figurent les croyances en la protection religieuse et le manque de confiance vis-à-vis des gouvernements et des autorités sanitaires pour garantir l’innocuité des vaccins (Alhassan et al., 2021 ; Association Américaine des Médecins de Famille, 2021 ; Maina, 2022).

Les enquêtes d’Afrobarometer réalisées dans 16 pays africains en 2020/2021 indiquent que, si la sensibilisation à la pandémie et aux efforts déployés pour l’atténuer était forte, la moitié seulement des citoyens ont déclaré qu’ils étaient susceptibles d’essayer de se faire vacciner.

La majorité des Africains déclarent ne pas être convaincus que leurs gouvernements puissent garantir l’innocuité des vaccins COVID-19, et ce manque de confiance influe considérablement sur la propension des gens à se laisser vacciner. Nombreux sont ceux qui pensent que la prière est plus efficace que les vaccins pour prévenir l’infection au coronavirus.

Josephine Appiah-Nyamekye Sanny

Josephine is Afrobarometer's director of communications.