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Key findings
  • Les femmes bénéficient moins de l’éducation secondaire et post-secondaire que les hommes en Côte d’Ivoire.
  • Les hommes (54%) ont plus d’autonomie dans la gestion des revenus du ménage que les femmes (36%).
  • La majorité des Ivoiriens soutiennent que les femmes devraient avoir les mêmes droits que les hommes pour obtenir des emplois rémunérés (55%) et pour posséder et hériter des terres (71%).
  • Sept Ivoiriens sur 10 (71%) affirment que les femmes devraient être aussi éligibles à des postes politiques que les hommes.
  • Trois quarts (75%) des Ivoiriens approuvent la performance du gouvernement dans la promotion de l'égalité des droits et des chances pour les femmes, mais la même proportion (74%) estiment que ce dernier doit encore faire « un peu plus » ou « beaucoup plus » dans ce domaine.

Les femmes représentent la moitié de la population en Afrique. Toutefois, dans de nombreuses régions africaines, elles ne bénéficient pas des mêmes droits que les hommes (Mourgère, 2021).

L’Union Africaine dispose pourtant de plusieurs instruments pour y parvenir. L’Article 4 de l’acte constitutif de cette institution et le Protocole de Maputo consacrent les droits des femmes en Afrique (Union Africaine, 2003). Dans ce cadre, de nombreux pays membres de l’Union Africaine se sont engagés dans leurs stratégies de développement en tenant compte de la promotion de l’égalité entre les sexes. Ils bénéficient également du soutien des organisations internationales et nationales pour prévenir et éliminer la violence à l’égard des femmes et venir en aide aux femmes qui en sont victimes sur le continent (Union Africaine, 2018 ; Nations Unies, 2021).

Conformément à ses engagements, la Côte d’Ivoire a développé des politiques visant la prise en compte et la protection des femmes. Au plan institutionnel, le gouvernement a créé l’Observatoire National de l’Équité et du Genre et a instauré au sein de l’ensemble de ses ministères techniques des cellules ou des directions en charge du genre. Au plan juridictionnel, d’importantes réformes ont été entreprises, notamment la révision de la loi sur le mariage en 2012 pour consacrer l’égalité entre les époux. Outre ceci, le pays a mis en place un plan d’opérationnalisation de la politique genre et une stratégie de lutte contre les violences basées sur le genre.

En dépit des efforts fournis, les avancées en matière d’égalité du genre restent insuffisantes. Selon l’Indice du Genre dans les Objectifs de Développement Durable (Equal Measures 2030, 2022), la Côte d’Ivoire occupe sur 144 pays la 121ème place, une position loin d’être honorable pour un pays qui aspire à l’émergence.

Cette dépêche rend compte d’un module d’enquête spécial pour explorer les expériences et les perceptions des Africains sur l’égalité de genre. Les données spécifiques à la Côte d’Ivoire montrent que les femmes ont moins bénéficié de l’éducation et ont moins d’autonomie dans la gestion de leurs revenus que les hommes. Les Ivoiriens soutiennent en majorité l’égalité d’accès à l’emploi et à la terre ainsi que le leadership féminin. Ils approuvent la performance du gouvernement dans la promotion de l’égalité entre les genres mais estiment que ce dernier doit encore faire davantage.

Joseph Koné

Research associate and finance officer at CREFDI

Silwe Kaphalo Segorbah

Silwe Kaphalo Segorbah is the Executive Director of CREFDI and the National Investigator in Cote d’Ivoire

Pétanhangui Yéo

Pétanhangui A. Yéo est doctorant à l’Université Félix Houphouet-Boigny et associé de recherche au CREFDI à Abidjan.