- La majorité des Togolais adhèrent aux principes d’égalité des genres en ce qui concerne les droits à l’emploi (59%) et à la possession ou de succession du foncier (84%).
- Plus de quatre Togolais sur cinq estiment qu’au Togo aujourd’hui, les femmes et les hommes ont les mêmes chances d’avoir un emploi (86%) et de posséder ou d’hériter des terrains (83%).
- En dépit de l’adhésion générale aux principes d’égalité des genres, des inégalités persistent dans les domaines de l’éducation, de l’accès à l’information et aux technologies, et de la finance.
- Près de la moitié (47%) des Togolais disent qu’il est « toujours justifié » (13%) ou « parfois justifié » (34%) lorsqu’un homme utilise la discipline physique sur sa femme.
- Environ deux tiers (64%) des citoyens considèrent la violence domestique une affaire privée plutôt qu’une affaire pénale.
Les défis liés au genre ne sont pas une récente priorité pour le continent africain. Les Etats ont signé et ratifié des textes visant à promouvoir l’égalité genre et l’autonomisation de la femme tels que la Convention sur l’Elimination de Toutes les Formes de Discrimination à l’Egard des Femmes (Nations Unies, 1979) et le Protocole de Maputo (Union Africaine, 2003 ; Organisation de Coopération et de Développement Economiques, 2021). En plus de cela, certains pays ont renforcé leur arsenal juridique pour décourager les abus et les discriminations visant la femme.
Cependant, les progrès vers l’égalité genre ont été inégaux et ont toujours du plomb dans les ailes en Afrique. Les femmes restent victimes de nombreuses discriminations qui vont des violences sexistes au manque de représentativité aux postes décisionnels, en passant par l’inégalité d’accès aux atouts tels que l’éducation, l’emploi, l’information, les technologies de l’information et de la communication, le foncier et les finances (Banque Africaine de Développement, 2015 ; Folake, 2021).
La course effrénée à l’égalité genre devient encore plus cruciale depuis qu’il a été établi que la discrimination sexiste perpétue la pauvreté. En effet, des travaux ont montré que les progrès vers le cinquième Objectif de Développement Durable (« Egalité entre les sexes ») ont des effets positifs sur bien d’autres objectifs et créent, de fait, un cercle vertueux (Indrawati, 2015 ; Agarwal, 2018 ; Alarcon & Cole, 2019).
Sur le plan de l’accès universel à l’éducation et de la participation politique, des avancées ont été constatées. En effet, dans les pays comme le Sénégal, le Rwanda et le Gabon, la parité genre au Parlement est effective (Boutigny & Labeau-Caberia, 2014 ; Bonny, 2018 ; Essonne, 2021).
Au Togo non seulement la parité entre les garçons et les filles au primaire a considérablement progressé, mais les femmes détiennent de plus en plus des positions importantes sur le plan politique et économique (Banque Mondiale, 2022 ; Amewunou, 2019 ; Jenik, 2021 ; Tadégnon, 2018).
A l’heure où l’autonomisation de la femme est devenue plus que jamais un levier important de développement, cette dépêche rend compte d’un module d’enquête spécial inclus dans le questionnaire d’Afrobarometer Round 9 (2021/2022) pour explorer les expériences et les perceptions des Africains sur les violences basées sur le genre (VBG) et l’égalité des sexes dans le contrôle des actifs, l’embauche, la propriété foncière et le leadership politique.
Au Togo, la grande majorité des citoyens affirment que les femmes devraient avoir le même droit que les hommes à l’emploi et à la terre, ainsi que la même chance d’être élus à des postes politiques. Cependant, les données montrent que les femmes ont moins bénéficié de l’éducation que les hommes, et restent en retard en ce qui concerne l’accès à l’information,
aux technologies de l’information et de la communication, et aux finances. Malgré qu’ils approuvent la performance du gouvernement face aux questions liées au genre, la plupart des Togolais estiment qu’il faut d’avantage d’actions dans ce domaine.
En plus, les VBG semblent rester assez courantes. La majorité des Togolais considèrent la violence domestique comme une affaire privée et non une affaire pénale, et beaucoup d’entre eux justifient l’usage de la force physique d’un homme sur sa conjointe. En outre, il y a de fortes probabilités que les victimes soient humiliées ou harcelées par leur communauté lorsqu’elles osent se plaindre.
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