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Key findings
  • Mais sept citoyens sur 10 (71%) estiment que le niveau de sécurité s’est dégradé au cours des cinq dernières années.
  • La grande majorité des Gabonais disent qu’ils n’ont « pas du tout confiance » ou ont « juste un peu confiance » envers la police/gendarmerie (75%) et les forces de défense (70%).
  • Neuf Gabonais sur 10 (89%) jugent insatisfaisante la performance du gouvernement dans la lutte contre la criminalité.

La problématique de l’insécurité au Gabon est soulevée par la population de manière récurrente. Dans les années 1980, cette question était déjà soulignée par certains chercheurs tel que Fotso (1984), qui affirme que la capitale gabonaise passe à l’heure du banditisme sauvage. Depuis lors, le phénomène ne s’est pas arrêté. Bien au contraire, la proportion des crimes et autres délits perpétrés par des Gabonais et des étrangers est allée grandissant (Ondo Minko & Mombo, 2022).

Si pendant longtemps l’insécurité était attribuée aux quartiers défavorisés de Libreville, les braquages et autres actes délictuels s’étendent désormais dans les quartiers huppés (Gabon Media Time, 2019).

En 2018, en réaction à la formation des groupes d’auto-défense mis en place par les habitants, le gouvernement gabonais a procédé au renforcement des capacités des forces de défense et des forces de l’ordre (recrutement du personnel, augmentation des budgets de ces institutions) et à la réorganisation de la police par la création de la police de proximité (Wali Wali, 2018).

Ces dispositifs n’ont pas enrayé l’insécurité au Gabon. En 2020, malgré le couvre-feu mis en place pour lutter contre la pandémie de COVID-19, le pays a enregistré 3.109 délits et infractions contre des personnes et 8.708 infractions contre les biens, soit 7% de plus qu’en 2019 (Moussounda, 2021). Pour poursuivre la lutte contre l’insécurité, le commandement en chef des forces de police nationale vient de décider d’un déploiement spécial de 1.500 policiers dans tout le Gabon (Ondo Minko & Mombo, 2022).

Les résultats de la dernière enquête Afrobarometer montrent que même si les citoyens considèrent que le Gabon est un pays sûr pour y vivre, ils estiment aussi que la sécurité s’est dégradée au cours des cinq dernières années. Au cœur de ce sentiment d’insécurité, les populations gabonaises affirment que le vol constitue la menace la plus important pour leur sécurité et leur sûreté.

Judicaël Etsila

Chercheur à l’Institut de Recherche en Sciences Humaines et chercheur associé au CERGEP