- Une majorité de trois quarts (76%) des Togolais pensent qu’il est « parfois » ou « toujours » justifié d’utiliser la force physique pour discipliner ses enfants.
- Une majorité des Togolais déclarent que les violences, maltraitance ou négligence sur les enfants (70%), ou encore que l’exclusion du système scolaire des enfants (58%), ne sont « pas très » ou « pas du tout » fréquents dans leur communauté.
- Au moins trois Togolais sur quatre pensent que les systèmes de prise en charge sont disponibles dans leur communauté pour aider les enfants victimes de violence, maltraitance ou négligence (79%), les enfants handicapés (78%) et les enfants ou adultes avec des problèmes mentaux et/ou émotionnels (75%).
- Six Togolais sur 10 (59%) pensent que le gouvernement fait du bon travail en matière de protection et promotion du bien-être des enfants vulnérables.
Le Togo dispose d’un arsenal juridique assez important en matière de protection de l’enfance qui est composé des textes internationaux, régionaux et nationaux. Ces textes couvrent les droits à la protection, à l’éducation et à l’élimination de toutes les formes de discrimination et de violence à leur encontre, y compris à l’école (OCDE, 2017 ; République Togolaise, 1992, 2007).1
Malgré cet important dispositif légal, le manque de coordination et surtout de moyens financiers le rende inefficace et inopérant car méconnu aussi bien des acteurs politiques que des principaux bénéficiaires qui sont les parents et les enfants (OCDE, 2017 ; Bureau International Catholique de l’Enfance, 2017). Ainsi, l’un des premiers droits de l’enfant qui est le droit à une identité reconnue par l’Etat à travers son enregistrement dans les registres de naissance et permettant l’obtention d’un extrait de naissance n’est toujours pas garantie au Togo. En effet, 17,1% des enfants ne sont pas enregistrés, et 7,1% sont enregistrés mais n’ont pas d’acte de naissance. Le droit à l’éducation n’est pas non plus un acquis. Le taux d’admission à l’école primaire n’était que de 66,5% en 2017. De plus, ils sont respectivement 8,1%, 12,1% et 29,5% les enfants qui devraient respectivement être au primaire, premier cycle du secondaire et second cycle du secondaire mais qui ne vont pas à l’école (MICS, 2019 ; U.S. Department of State, 2018).
Les violences basées sur le genre et notamment les mutilations génitales féminines, bien qu’interdites par la Loi N°98-016, continuent à être pratiquées au Togo. Ainsi, 3,1% des femmes de 15-49 ans et 0,3% des filles de 0-14 ans ont subi ces mutilations (MICS, 2019 ; U.S. Department of State, 2018).
La couverture maladie est très limitée puisqu’ils ne sont que 4,8% pour les 5-17 ans et 3,9% pour les moins de 5 ans à être couverts. Pour finir sur les défis que rencontre la mise en œuvre des droits des enfants, nous allons aborder la discipline des enfants par les parents, tuteurs ou adultes. Il est à constater que l’utilisation des méthodes violentes de discipline restent les plus
communes. Ainsi, pour les enfants de 1-14 ans, il ressort que 91,8% d’entre eux ont subi une quelconque sorte de discipline violente tels que les châtiments physiques et 86,1% des violences psychologiques au cours du dernier mois avant l’enquête MICS6 en 2017 (U.S. Department of State, 2018).
Cette dépêche utilise les données du module d’enquête spécial sur les attitudes et les perceptions des Togolais en matière de protection de l’enfance inclus dans le questionnaire Afrobarometer Round 9 (2021/2022).
Les Togolais, dans leur grande majorité, justifient l’usage de la force physique pour discipliner leurs enfants. Par contre, ils sont une minorité à penser que les adultes utilisent fréquemment cette approche dans leur communauté. Peu de citoyens estiment également que les enfants sont souvent victimes de violence, sont négligés ou maltraités, ou sont exclus du système scolaire.
Globalement, la majorité des Togolais affirment que les systèmes de prise en charge sont disponibles dans leur communauté pour aider les enfants vulnérables, et ils approuvent la performance du gouvernement en matière de protection et de promotion du bien-être des enfants.