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Key findings
  • La télévision est la source d'information la plus populaire au Maroc, utilisée au moins « quelques fois par semaine » par 92% des citoyens.
  • Plus des trois quarts (78%) des Marocains affirment que les médias devraient « constamment enquêter et publier sur la corruption et les erreurs du gouvernement ».
  • Près de six Marocains sur 10 (58%) affirment que les médias du pays sont « assez libres » ou « entièrement libres » de couvrir et de commenter les informations sans ingérence du gouvernement.
  • Les Marocains pensent que les utilisateurs de médias sociaux (84%) et les médias (67%) sont les suspects les plus probables lorsqu'il s'agit de partager sciemment de fausses informations.
  • Parmi les Marocains qui ont entendu parler des médias sociaux, la majorité affirment que cela rend les gens plus informés sur les événements actuels (96%) et les aide à avoir plus d'impact sur les processus politiques (64%), mais les rend également plus susceptibles de croire aux fausses nouvelles (85%).
  • Une majorité (57%) de Marocains affirment que l'accès illimité à l’Internet et aux médias sociaux devrait être protégé.

La Constitution marocaine de 2011 stipule que « la liberté de la presse est garantie et ne peut être limitée par aucune forme de censure préalable. Dans la mesure expressément prévue par la loi, toute personne a le droit de s’exprimer et de diffuser librement des informations, des idées et des opinions » (Royaume du Maroc, 2011).

Ces dernières années, le gouvernement a introduit des réformes législatives affinant les dispositions de la Constitution, notamment un code de la presse reconnaissant les médias en ligne, une loi prévoyant l’accès du public à l’information et un amendement renforçant la capacité de la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle (HACA) à promouvoir un marché des médias diversifié et ouvert (ERIM, 2019 ; OCDE, 2019). L’accès à l’Internet et aux médias sociaux est stimulé par le nouveau modèle de développement du gouvernement, qui promeut le développement des plateformes numériques comme levier de transformation rapide (CSMD, 2021).

Tout en saluant ces avancées, les critiques affirment qu’elles ne vont pas assez loin et n’ont pas protégé les médias et les journalistes/blogueurs de la persécution (ERIM, 2019). Le Classement Mondial de la Liberté de la Presse 2021 (Reporters Sans Frontières, 2021) classe les médias marocains parmi les moins libres au monde (136e sur 180 pays). De même, Freedom House (2021) classe le Maroc que comme « partiellement libre » en termes de liberté de l’Internet.

La dernière enquête Afrobarometer présente le point de vue des citoyens sur la scène médiatique marocaine. Alors que la télévision est la source d’information la plus populaire, sept Marocains sur 10 s’informent également régulièrement via les réseaux sociaux et l’Internet. Les opinions sur la liberté des médias sont mitigées : La plupart des personnes interrogées soutiennent le rôle de surveillance que jouent des médias vis-à-vis du gouvernement, mais la majorité approuvent également le droit du gouvernement de limiter la diffusion de fausses nouvelles, de discours de haine et d’informations qui critiquent le chef du gouvernement ou que le gouvernement désapprouve.

Alors que les Marocains voient à la fois des aspects positifs et négatifs des médias sociaux, ils ne veulent pas que le gouvernement réglemente l’accès aux médias sociaux et à l’Internet.

Mhammed Abderebbi

Mhammed Abderebbi is the national investigator for Morocco.