- Près des deux tiers (63%) des Maliens se disent favorables à la libre circulation dans l’espace CEDEAO, contre 36% de personnes en faveur de la limitation de la circulation transfrontalière.
- Mais plus de huit Maliens sur 10 (82%) affirment qu’il est « difficile » ou « très difficile » de traverser les frontières des pays de l’Afrique de l’Ouest.
- La majorité (61%) des citoyens sont favorables au libre-échange.
- De même, la grande majorité (71%) affirment que les étrangers et leurs compagnies devraient être autorisés à installer des boutiques au Mali pour assurer un large choix de biens de consommation bon marché.
- La majorité des Maliens estiment positive l’influence politique et économique de la CEDEAO (65%), de l’Union Africaine (60%) et des agences des Nations Unies (56%
- Huit Maliens sur 10 (80%) estiment que l’influence de la Chine est positive, comparé à 60% pour les Etats-Unis et 34% pour la France.
- Plus des trois quarts (77%) des citoyens estiment que le Mali devrait financer son développement sur ses ressources propres, même si cela augmente les impôts
- Plus de quatre Maliens sur 10 (44%) pensent que le Mali s’est trop endetté envers la Chine, contre 30% qui affirment que ce n’est pas le cas.
- La Chine est le modèle préféré des Maliens pour le développement futur de leur pays.
Depuis quelques années, l’intégration régionale connaît un renouveau dans le monde, et cela concerne aussi bien les pays d’Afrique de l’Ouest que les autres pays africains malgré les résultats mitigés et souvent décevants sur le plan économique et commercial des années 1960 et ’70 (Bourdet, 2005). Il faut noter que le niveau d’intégration sur le continent africain est faible et il y a un potentiel considérable pour l’améliorer pour en tirer des avantages. En Afrique de l’Ouest, le Mali, le Burkina Faso et le Togo sont les trois pays les mieux intégrés en matière de libre circulation des personnes (Union Africaine, 2019).
Pays continental avec sept frontières, le Mali s’est toujours illustré depuis les indépendances à l’intégration politique et économique. De plus, le peuple malien migre beaucoup dans les pays africains et au-delà des frontières africaines (Steck, 2004).
Ainsi, l’intégration de l’économie malienne au système commercial régional et sous-régional constitue un défi majeur pour un pays sans littoral dont l’éloignement des marchés internationaux est à l’origine de coûts de transports importants (Nations Unies, 2015 ; PNUD, 2011). Ce défi d’intégration, partagé par l’ensemble des pays de l’Afrique de l’Ouest qui sont de dimensions modestes aussi bien sur le plan démographique qu’économique (exception faite du Nigéria), doit amener les pays à élargir leurs horizons dans leur quête du développement (Lavergne, 1994).
Aux importations, le Mali dépend du marché mondial pour ses approvisionnements en hydrocarbures, en matériaux de construction, en produits alimentaires dont les céréales malgré ses propres potentialités (Steck, 2004). L’essor des activités commerciales, commun à tous les pays pauvres et moteur des dynamiques de survie et de croissance, suscite des trafics en augmentation, officiels ou illégaux, mais néanmoins réels, tout spécifiquement depuis l’Asie (Nations Unies, 2002).
Malgré ces contraintes, l’intégration économique régionale pourrait pallier aux désavantages de l’enclavement et de la fragmentation qui limitent la taille des marchés et empêchent de nombreux pays de bénéficier d’économies d’échelle (PNUD, 2011).
Selon une récente enquête d’Afrobarometer, les Maliens sont favorables à la libre circulation des personnes et des biens dans l’espace de la Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), mais la majorité trouvent qu’il est difficile de traverser ces frontières.
En outre, ils ne veulent pas de conditionnalités sur les aides et les prêts externes, et ils préfèrent que le Mali finance son développement sur ses ressources propres.
Concernant leur préférence des puissances et modèles de développement économique, les Maliens se prononcent en faveur de la Chine, qui serait un partenaire stratégique et poserait moins de conditionnalités aux prêts et aux aides.