Skip to content
Key findings
  • Six Togolais sur 10 (62%) estiment qu’il est « difficile » ou « très difficile » de se renseigner sur les impôts et taxes qu’ils sont tenus de payer à l’Etat.
  • Près de neuf citoyens sur 10 (85%) affirment qu'il est difficile de savoir comment l’Etat utilisent les recettes fiscales.
  • La majorité (62%) des personnes pensent qu’habituellement, le gouvernement utilise les recettes fiscales qu'il collecte pour le bien-être des citoyens. Cependant, moins de quatre sur 10 (38%) affirment que les autorités fiscales ont toujours le droit de contraindre les populations à payer les impôts.
  • La moitié (51%) des Togolais pensent que « la plupart » ou « tous » les agents de l’Office Togolais des Recettes sont impliqués dans des affaires de corruption, et plus de six sur 10 (61%) ne font « pas du tout » ou font « juste un peu » confiance à l’institution.
  • Les deux tiers (67%) des citoyens trouvent qu’Il est important que le pays finance son développement sur ses propres ressources même si cela signifie davantage d'impôts et taxes, et la majorité (58%) seraient également d’accord si le gouvernement décidait d’augmenter les impôts ou les taxes afin de pouvoir soutenir des programmes d’aide aux jeunes

Afin de limiter les pertes énormes de recettes à cause de la faiblesse de son système fiscal et douanier, le Togo a rendu opérationnelle depuis 2014 la politique dite « régie intégrée » avec l’avènement de l’Office Togolais des Recettes (OTR). Cette politique consiste à fusionner les services des impôts et des douanes en une seule entité dotée d’organes et d’un système de fonctionnement plus efficaces, et a pour objectif de collecter les recettes fiscales et douanières pour le compte de l’Etat et des collectivités locales (Djallo, 2015).

Depuis sa mise en marche, l’institution est devenue le fer de lance dans le financement du développement du pays. C’est dans cette perspective que, pour la mise en œuvre de son Plan National de Développement (PND), le Togo a fait des fonds du contribuable sa pierre angulaire de financement. Ainsi près des deux tiers (65%) du financement, environ 3.000 milliards FCFA, devrait provenir du secteur privé (République Togolaise, 2018). L’atteinte de ces objectifs repose donc sur une forte participation citoyenne, particulièrement le consentement pour le paiement des impôts de tous les contribuables ainsi que sur la transparence et l’efficacité dans la gestion au niveau de l’Office Togolais des Recettes.

A un an de l’échéance du PND, un nouveau sondage d’Afrobarometer au Togo s’est intéressé aux questions relatives au civisme fiscal et à la gestion de l’institution en charge de collecter les recettes de l’Etat. Les résultats révèlent que la plupart des Togolais estiment qu’il leur est difficile d’obtenir des renseignements sur les impôts et taxes qu’ils sont tenus de payer ainsi que sur comment le gouvernement utilise les recettes des contribuables.

La majorité des citoyens togolais pensent qu’il n’est pas légitime que l’Etat contraigne les contribuables à payer les impôts, et que les gens évitent souvent de payer les impôts.

Néanmoins, une bonne partie des citoyens seraient d’accord pour payer plus d’impôts pour améliorer la prestation de services gouvernementales, pour soutenir des programmes à l’aide des jeunes et pour financer le développement du pays.

Ekoutiamé Ahlin

Ekoutiamé A. Ahlin est chercheur au Center for Research and Opinion Polls (CROP) à Lomé

Komi Amewunou

Komi Amewunou is the assistant editor at Afrobarometer.

Patrice Essowè Kao

Ahlin Ekoutiamé est chercheur au Center for Research and Opinion Polls (CROP), le <br /> partenaire national d’Afrobarometer au Togo