- La radio et la télévision demeurent largement les moyens les plus utilisés par les Sénégalais pour s’informer de l’actualité. Trois quart (75%) des citoyens écoutent la radio et 73% des Sénégalais regardent la télévision au moins quelques fois par semaine pour s’enquérir de l’actualité.
- Les disparités dans l’accès aux moyens de d’informations persistent. En effet, les citadins, les hommes, les plus instruits, les jeunes et les plus nantis ont plus de chance de recourir aux médias sociaux pour s’informer.
- La grande majorité (75%) des Sénégalais affirment que les médias sont plutôt libres. De plus, ils pensent que la presse devrait constamment enquêter et communiquer sur les travers du gouvernement et la corruption en son sein.
- La moitié (49%) des Sénégalais considèrent que les médias numériques ont des effets positifs sur la société, tandis qu'un peu plus du quart (28%) estiment que leur impact est plutôt négatif. Toutefois, ils perçoivent des inquiétudes quant à la diffusion des fausses informations et des discours de haine et sollicitent l’intervention de l’Etat pour les proscrire.
- En dépit de la volonté de laisser au gouvernement la possibilité d’interdire certains types d’informations, la majorité des Sénégalais (54%) soutiennent que l’accès sans restriction à l’Internet et aux réseaux sociaux devrait être sauvegardé. Toutefois, un peu plus de quatre citoyens sur 10 (42%) sont favorables à une réglementation de l’accès à l’Internet et aux réseaux sociaux.
Pour les défenseurs de la démocratie, la presse est l’institution non gouvernementale la plus indispensable et la plus redoutable (Girard, 2019). Selon eux l’accès à l’information est primordial pour permettre aux citoyens de s’informer sur l’actualité économique, politique et sociale afin de demander des comptes aux dirigeants élus.
Les Sénégalais utilisent divers moyens pour s’informer sur l’actualité, mais la radio et la télévision demeurent les médias de masse les plus populaires en raison de leur accessibilité et de leur portée. Toutefois, les médias numériques sont de plus en plus prisés par les citoyens.
L’essor des médias sociaux a bouleversé les interrelations entre les gouvernements et les médias. D’un côté les partisans du développement démocratique redoutent les initiatives du gouvernement visant à suspendre certains médias (Agence Ecofin, 2021) et à imposer des restrictions sur l’Internet (AITN, 2021). En revanche, le gouvernement évoque la diffusion des fausses informations et des discours de haine pour justifier ses mesures de restrictions. Toutefois, certains Sénégalais craignent que les gouvernants utilisent ces menaces pour réduire les libertés de la presse.
La nouvelle enquête d’Afrobarometer au Sénégal révèle que les citoyens sont majoritairement favorables à la liberté de la presse, au rôle des médias dans le contrôle des actions gouvernementales et à la capacité des réseaux sociaux à informer les populations sur l’actualité. Cependant, la majorité des citoyens considèrent que les médias sociaux facilitent la propagation des fausses informations et des discours de haine que le gouvernement devrait pouvoir proscrire sans pour autant restreindre l’accès à l’Internet et aux réseaux sociaux.
Cela traduit une situation d’ambivalence dans la mesure où la plupart des Sénégalais affirment vouloir des médias numériques sans restriction tout en soutenant la limitation des messages qu’ils considèrent potentiellement dangereux.
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