- Plus de huit sur 10 Nigériens (82%) se considèrent « quelque peu bien » ou « très bien » informés sur la pandémie de la COVID-19.
- Un sur sept citoyens (15%) disent qu'un membre de leur ménage a perdu son emploi, son entreprise, ou sa principale source de revenus à cause de la pandémie.
- Parmi le quart (26%) des répondants qui affirment que leur communauté a connu un confinement obligatoire durant la pandémie, neuf sur 10 estiment qu'il était « difficile » (43%) ou « très difficile » (47%) de respecter ces restrictions. Malgré cette constatation, la majorité (54%) des répondants considèrent que le confinement était nécessaire pour limiter la propagation du coronavirus.
- Mais la fermeture des écoles, qui a affecté toutes les communautés de la nation, suscite moins de soutien public: Plus de la moitié (53%) des répondants s'opposent à la décision gouvernementale de fermer les écoles, et plus des trois quarts (77%) affirment que les écoles auraient dû rouvrir plus rapidement.
- Seul un sur sept citoyens (14%) affirment que leur ménage a bénéficié d'une assistance du gouvernement dans le cadre de la pandémie.
- Les citoyens sont plus satisfaits que mécontents de la façon dont le gouvernement a géré la pandémie de la COVID-19 (52% contre 42%). Mais la majorité (58%) pensent que « certaines » ou « beaucoup » des ressources disponibles pour faire face à la pandémie se sont envolées à cause de la corruption du gouvernement.
- Seuls quatre sur 10 Nigériens environ affirment qu’ils font confiance au gouvernement pour garantir que les vaccins contre la COVID-19 sont inoffensifs (42%) et qu’ils sont susceptibles d'essayer de se faire vacciner (42%).
- Les Nigériens pensent très majoritairement (88%) que la prière est plus efficace qu'un vaccin pour prévenir l'infection à la COVID-19.
- La majorité des citoyens affirment qu'une pandémie ne justifie pas des mesures gouvernementales portant atteinte aux libertés démocratiques en censurant les médias (61%), en utilisant les forces de sécurité pour faire respecter les consignes de santé publique (56%), ou en reportant les élections ou en restreignant les campagnes politiques (73%).
- La majorité (59%) des répondants affirment également craindre que les hommes politiques ne profitent de la pandémie pour accroître leur pouvoir et leur autorité.
- Considérant l'avenir, seul un répondant sur 10 (9%) estiment que la COVID-19 constituera un problème grave pour leur pays au cours des six prochains mois, et seul un sur trois (36%) environ privilégieraient le financement de la prévision des urgences sanitaires comme la COVID-19 par rapport à d'autres besoins sanitaires.
Le Niger a recensé son premier cas de la COVID-19 le 19 mars 2020. En revanche, les autorités ont pris une série de mesures pour faire face aux conséquences de cette pandémie, en déclarant un état d’urgence sanitaire dans l’ensemble du pays (jusqu’au 11 juillet) et en fermant les frontières terrestres et aériennes du pays, les entrées et sorties de la ville de Niamey placée en isolement sanitaire, les écoles, les lieux de cultes, et d’autre lieux publics. Dans le même temps, un plan multisectoriel de préparation et de riposte contre la COVID-19 d’un montant de 1.438 milliards FCFA, soit 2,4 milliards de dollars américains, a été élaboré qui se structure autour de la gestion sanitaire de la pandémie, l’appui à la résilience du système éducatif, le soutien aux personnes vulnérables, et l’atténuation de l’impact économique, y compris le soutien aux producteurs du secteur agropastoral (Primature Niger, 2020).
Toutefois ces mesures n’ont pas toujours rencontré l’agrément des populations, qui l’ont exprimé à travers des manifestations de rue ou des prises de parole publique. Ces manifestations ont fait objet de plusieurs interpellations dans les rangs des manifestants. Parmi les leaders religieux, certains dirigeants ont appelé les fidèles à plus de compréhension en respectant les mesures barrières tandis que d’autres les ont considérées comme contraires à l’Islam et ont incité leurs adeptes au non-respect des mesures (La Croix, 2020).
A la date du 20 mars 2021, la situation se décrit comme suit: 4,906 cas confirmés avec 185 décès (Organisation Mondiale de la Santé, 2021).
Un nouveau sondage d’Afrobarometer au Niger révèle que si les citoyens touchés par les mesures de confinement ont eu du mal à s’y conformer, la majorité d’entre eux considèrent que ces restrictions sont nécessaires. La fermeture des écoles est la mesure la moins populaire et, aux yeux de la plupart des Nigériens, a duré trop longtemps.
Le gouvernement attire une approbation majoritaire de sa réaction à la COVID-19 dans son ensemble, mais il est confronté à plusieurs difficultés, notamment le sentiment que l’aide aux ménages a été distribuée de façon inéquitable et que les fonctionnaires volent les ressources allouées à l’assistance aux victimes de la pandémie. La plupart des citoyens affirment que la pandémie ne justifie pas les mesures gouvernementales tendant à restreindre les libertés démocratiques, même temporairement, comme la censure des médias ou le recours à la force pour assurer le respect des consignes de santé publique.
La majorité des Nigériens ne font pas confiance à leur gouvernement pour ce qui est de garantir l’innocuité des vaccins anti-COVID-19, et moins de la moitié d’entre eux affirment qu’ils essaieront probablement de se faire vacciner lorsqu’un vaccin sera disponible. Près de neuf personnes sur 10 préféreraient la prière à un vaccin pour éviter de contracter la COVID- 19.
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