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Key findings
  • Presque six Ivoiriens sur 10 (soit 58%) affirment avoir entendu parler des changements climatiques en 2019, une augmentation de 4 points de pourcentage par rapport à 2017.
  • Les citadins (67%) et les hommes (68%) sont beaucoup plus susceptibles de connaître les changements climatiques par rapport aux ruraux (46%) et les femmes (47%). De même, plus les citoyens sont éduqués, plus leur connaissance est prononcée.
  • Ils sont huit Ivoiriens sur 10 (83%) à considérer que les changements climatiques ont rendu la vie dans leur pays pire. Outre ceci, le ressenti des changements climatiques se prononce plus ou moins considérablement dans la plupart des circonscriptions administratives de la Côte d’Ivoire.
  • De l’avis des Ivoiriens, les changements climatiques se traduisent par des effets multiples, en particulier les fortes pluies, l’élévation des températures, et les inondations au niveau environnemental et les maladies, l’insécurité alimentaire, et les conflits fonciers au niveau social.

D’après les recherches du Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (2019, 2007), les changements climatiques s’accompagnent de nombreuses conséquences qui correspondent d’une part à des perturbations météorologiques comme l’élévation des températures et du niveau des mers, les pluies diluviennes, les tempêtes, et les sécheresses et d’autre part à des atteintes sur le fonctionnement des écosystèmes naturels, ainsi que les espèces qui sont inféodées.

Vu que les êtres humains n’ont pas toujours la capacité de s’adapter à tous ces bouleversements, leur condition d’existence sociale et économique se retrouve également très souvent extrêmement affectée (Organisation Météorologique Mondiale, 2019). Fort de ces menaces, la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) a été instituée en 1992 (Boisson de Chazournes, 2009). Par la suite, pour faire face aux défis de la lutte contre les changements climatiques à l’échelle planétaire, de nombreux protocoles ont été mis sur place, en particulier l’Accord de Kyoto en 1997 et celui obtenu à la Conférence de Paris sur le Climat en 2015 (Organisation des Nations Unies, 2019).

Malgré ces initiatives, toutes les nations du monde continuent d’observer une recrudescence du phénomène des changements climatiques, qui sont du fait d’émissions de gaz à effet de serre issues des activités de production d’énergie (électricité, chauffage, et industrie), des modes de transport (terrestre, maritime, et aérien), et de gestion des territoires (notamment l’élevage et la déforestation) (Agence Parisienne du Climat, 2019; Bourque, 2000).

Singulièrement, en Côte d’Ivoire, leur amplification et les inquiétudes qui en découlent sont telles que le monde de la recherche s’y intéresse de plus en plus. Dans ce pays, les travaux scientifiques ont permis de démontrer une forte corrélation entre la déforestation et des bouleversements météorologiques divers (Bigot, 2004; Télesphore, 2005; SODEXAM, 2017).

Dans ce contexte, la question de la résilience des populations se pose avec acuité. Cette dépêche, qui s’appuie sur les données des enquêtes Afrobarometer, nous informe que les changements climatiques sont connus par une majorité de citoyens ivoiriens, qui pensent toutefois de façon dominante que ce fléau empire la vie dans leur pays.

Silwe Kaphalo Segorbah

Silwe Kaphalo Segorbah is the Executive Director of CREFDI and the National Investigator in Cote d’Ivoire

Pétanhangui Yéo

Pétanhangui A. Yéo est doctorant à l’Université Félix Houphouet-Boigny et associé de recherche au CREFDI à Abidjan.