En dépit de ses progrès en matière de démocratie, la Tunisie fait toujours face à une situation économique difficile et des taux élevés de chômage et d’inégalités (Diwan, 2019). Le pays, surtout ses régions intérieures, est également en proie au manque de fiabilité des services publics comme les soins médicaux et l’approvisionnement en eau – des difficultés particulièrement pertinentes face à la pandémie de la COVID-19.
Les institutions sanitaires tunisiennes du service public sont confrontées à de sérieuses difficultés, notamment un grand endettement, un nombre insuffisant de lits pour répondre à la demande, des équipements inadéquats, et un déficit de 14.000 agents médicaux qualifiés (News24, 2017).
En outre, les pénuries d’eau ont suscité des alarmes avertissant d’une « révolte de soif », l’approvisionnement en eau des habitants à l’intérieur du pays subissant de longues coupures, les réservoirs s’asséchant, et les agriculteurs subissant des pertes considérables (National, 2016). Ces difficultés s’ajoutent aux tensions sociales dans un pays toujours en proie à l’instabilité depuis la révolution de 2011.
Les résultats de l’enquête la plus récente d’Afrobarometer révèlent que nombre de Tunisiens souffrent d’un accès inadéquat aux soins médicaux et à l’eau, et que la performance gouvernementale pour ce qui est de la fourniture de ces deux services essentiels lui attire des évaluations peu reluisantes. L’enquête révèle également des disparités importantes entre les zones rurales et urbaines en ce qui concerne l’accès à l’eau et aux soins médicaux.
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