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Key findings
  • En Guinée, la radio reste le média informatif le plus suivi: Plus des trois quarts (78%) des répondants disent qu’ils l’écoutent « quelques fois par semaine » ou « tous les jours ». La radio est suivie par la télévision (42%) et, en hausse forte, les réseaux sociaux (27%) et l’Internet (25%).
  • Plus d’un quart (27%) des Guinéens déclarent utiliser « quelques fois par semaine » ou « tous les jours » les réseaux sociaux pour s’informer sur l’actualité, le double de la proportion en 2017 (13%). Les plus instruits (73%), les citadins (49%), les mieux nantis (39%), et les jeunes (34%) sont plus enclins à utiliser cette plateforme de communication.
  • Le quart (25%) des Guinéens déclarent utiliser régulièrement l’Internet pour s’informer sur l’actualité, contre 12% en 2017. La consommation de l’information par le biais de l’Internet est prépondérante chez les plus instruits (70%), les citadins (46%), les mieux nantis (33%), les plus jeunes (31%), et les hommes (29%).
  • Parmi les Guinéens qui ont entendu parler des réseaux sociaux, la grande majorité trouvent qu’ils ont des effets positifs sur la société (63%), informent les gens sur l’actualité (88%), et les aident à avoir plus d’impact sur les processus politiques (80%).
  • Mais la plupart d’entre eux pensent également que les réseaux sociaux rendent les gens plus réceptifs aux fausses nouvelles (73%) et intolérants envers ceux qui ont des opinions différentes (70%).
  • Plus de la moitié (52%) des Guinéens sont d’avis qu’il faut protéger l’accès libre aux réseaux sociaux et à l’Internet. Cependant, au moins huit répondants sur 10 disent que le gouvernement devrait pouvoir limiter ou interdire le partage d’informations fausses, des discours de haine, et des informations ou opinions qui critiquent ou insultent le Président de la République.

Face aux mutations continues des technologies, les habitudes de consommation d’informations des Guinéens aussi évoluent. Même si la radio reste la source d’information la plus populaire, elle est en train d’être concurrencée par la télévision, et l’Internet et les réseaux sociaux sont de plus en plus présents au quotidien des Guinéens.

Depuis janvier 2013, la Guinée, faisant partie intégrante du programme régional d’infrastructure de communications de l’Afrique de l’Ouest (WARCIP), a mis en service le câble sous-marin AfricaCoast to Europe, qui a apporté le haut débit. Ceci a sans doute contribué significativement à la hausse du taux de pénétration de l’Internet, la chute des coûts de connectivité internationale, et la baisse des prix (Stat View International, 2014).

Toutefois, le pays n’est pas encore en capacité de fournir une qualité satisfaisante d’Internet à haut débit, bien que la fibre optique y soit présente (RFI, 2020). Malgré ce défi, selon la plus récente enquête d’Afrobarometer, les audiences régulières des médias digitaux ont doublé sur la période 2017-2019. Pour le cas spécifique des réseaux sociaux, aux yeux des Guinéens, ces plateformes apportent de nombreux avantages, tels qu’informer les gens sur l’actualité et les aider à avoir plus d’impact sur les processus politiques.

Néanmoins, il faut noter qu’ils sont capables du meilleur comme du pire, rendant les utilisateurs plus réceptifs aux fausses nouvelles et intolérants envers ceux qui ont des opinions politiques différentes.

Alors, faut-il protéger ou réguler l’accès libre aux plateformes digitales? Les avis des Guinéens sont divisés entre ceux qui apprécient la capacité des réseaux sociaux de rendre les gens plus engagés comme citoyens et d’autres qui trouvent qu’ils créent la division entre les Guinéens.

Pour ce qui est du contenu des médias, la majorité des Guinéens pensent que le gouvernement devrait pouvoir limiter ou interdire le partage de nouvelles ou informations fausses, des discours de haine, et des informations ou opinions qui critiquent ou insultent le Président de la République. Par contre, ils sont moins nombreux à soutenir la limitation ou l’interdiction du partage de nouvelles, informations, ou opinons que le gouvernement désapprouve. En fait, la majorité préfèrent des médias libres d’enquêter et de critiquer les actions du gouvernement.

Djiba Kaba

Djiba Kaba est directeur de la rédaction de Stat View International (SVI), partenaire national d’Afrobaromètre en Guinée.