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Après des semaines de manifestations massives demandant la démission du Président Ibrahim Boubacar Kéïta, des milliers de Maliens en liesse ont accueilli le coup d'État qui a renversé son pouvoir le 18 août 2020 (Al Jazeera, 2020). Mais des observateurs s'interrogeaient s'il en était fini avec la démocratie au Mali.

Le coup d'État a été largement condamné par la Communauté Economique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et les dirigeants occidentaux, qui insistent pour le retour du Président Kéïta (Ahmed & Petesch, 2020; France 24, 2020; BBC, 2020). Les putschistes y ont réservé une fin de non-recevabilité tout en promettant le retour du pays aux élections et à la démocratie.

Le fait que de nombreux Maliens semblent accueillir favorablement le coup d'État ne doit pas surprendre. Les résultats d'une enquête Afrobarometer de mars-avril 2020 montrent un profond mécontentement à l'égard du statu quo, y compris des perceptions largement répandues selon lesquelles le pays allait dans la mauvaise direction, que l'économie était en ruine, que la corruption se répandait, et que leurs élus n'étaient pas dignes de confiance.

Dans le même temps, les forces armées, ainsi que les chefs traditionnels, jouissent de niveaux beaucoup plus élevés de confiance populaire. Au milieu d’un mécontentement croissant à l’égard du gouvernement et d’une gestion inepte par les dirigeants élus, de nombreux Maliens ont peut-être vu le coup d'État comme la meilleure chance pour le pays d’échapper à une spirale descendante.

Mais Afrobarometer documente également l'insistance des Maliens sur la démocratie comme la voie à suivre pour le pays. Même si de nombreux citoyens semblent prêts à accepter une intervention militaire à court terme, ils rejettent le régime militaire en tant que système de gouvernement. Les résultats suggèrent qu'ils tiendront les putschistes par leur promesse de convoquer des élections et de remettre le pouvoir aux civils (Maclean, Diouara, & Peltier, 2020).

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