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Dispatch

AD38: Au Burundi, la corruption augmente et touche tous les secteurs

Christophe Sebudandi 12 Jul 2015 Burundi
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Key findings
  • Six personnes sur 10 affirment que la corruption a augmenté au cours des 12 derniers mois. Tous les secteurs publics sont touchés.
  • Facteur aggravant, c’est qu’environ sept citoyens burundais sur 10 sont persuadés que les performances du gouvernement pour lutter contre la corruption au sein de l’administration publique sont mauvaises.
  • Les secteurs les plus touchés sont la police et la magistrature, dont huit citoyens sur 10 disent que « tous » ou « la plupart » d’entre eux sont corrompus, suivis par l’OBR. Mais aucun secteur public n’est épargné. En dehors des services publics, une personne sur deux pensent que les hommes d’affaires se livrent à la corruption, contre une personne sur quatre qui le pensent des leaders religieux
  • Six personnes sur 10 affirment que pour lutter efficacement contre la corruption, les citoyens ordinaires peuvent refuser de donner des pots de vin et dénoncer la corruption.

L’enquête Afrobaromètre confirme bien les tendances dégagées par d’autres rapports sur la corruption au Burundi: Ce phénomène a progressé au cours de l’année écoulée et touche tous les secteurs publics avec une ampleur variable.

Selon cette enquête, la police, la magistrature, et l’Office Burundais des Recettes (OBR) sont considérées corrompus par les plus grandes proportions de la population. Les leaders religieux et les chefs coutumiers sont perçus comme plus probes que toutes les autorités du secteur public.

La majorité des citoyens disent que les performances gouvernementales pour lutter contre la corruption sont mauvaises. Par contre, une légère majorité des citoyens sont persuadés qu’ils peuvent entreprendre eux-mêmes des actions anti-corruption, notamment en refusant de payer les pots de vin et en dénonçant la corruption lorsqu’ils y sont confrontés.

Les majorités fortes qui se dégagent sur la fréquence et l’amplitude de la corruption doivent interpeller les autorités publiques pour amorcer des réformes et prendre des mesures adéquates pour inverser la tendance. Contrairement aux annonces faites par le président sur la tolérance zéro face à la corruption, les citoyens pensent que le gouvernement n’agit pas contre ce fléau et que ces paroles sont restées lettre morte.

Christophe Sebudandi

Christophe Sebudandi est directeur exécutif de GRADIS à Bujumbura.