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Dispatch

AD339: Religion en Afrique: Forte tolérance et confiance vis-à-vis des dirigeants, mais beaucoup admettraient le contrôle du discours religieux

Brian Howard 29 Jan 2020 Algeria, Benin, Botswana, Burkina Faso, Burundi, Cabo Verde, Cameroon, Côte d'Ivoire, Egypt, Eswatini, Ethiopia, Gambia, Ghana, Guinea, Kenya, Lesotho, Liberia, Madagascar, Malawi, Mali, Mauritius, Morocco, Mozambique, Namibia, Niger, Nigeria, São Tomé and Principe, Senegal, Sierra Leone, South Africa, Sudan, Tanzania, Togo, Tunisia, Uganda, Zimbabwe
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Key findings
  • Plus de neuf Africains sur 10 (95%) se reconnaissent dans une religion. Une majorité se disent Chrétienne (56%), tandis qu'un sur trois (34%) se déclarent Musulman, ces proportions variant bien sûr beaucoup d'un pays à l'autre
  • En moyenne dans 34 pays, trois Africains sur 10 affirment être leaders (6%) ou membres actifs (24%) de groupes religieux hors du cadre du culte régulier. Les Libériens (58%), les Kenyans (56%), et les Zambiens (55%) sont les plus susceptibles de se déclarer membres actifs de groupes religieux, tandis que les pays à prédominance musulmane tels que la Tunisie (2%) et le Maroc (2%) sont les moins susceptibles de faire état d'une appartenance à de tels groupes
  • Plus de quatre Africains sur 10 (43%) affirment avoir contacté un leader religieux au moins une fois au cours de l'année précédente, dont 19% qui affirment l'avoir fait « souvent ». Les Kenyans (71%), les Ougandais (63%), et les Zambiens (58%) sont les plus susceptibles de déclarer avoir pris contact avec un chef religieux
  • Les Africains sont divisés à parts égales quant à savoir si le gouvernement devrait avoir le droit de contrôler la liberté de religion pour des raisons de sécurité publique. La moitié environ (49%) croient en la liberté de religion absolue et dénieraient à leur gouvernement le pouvoir de contrôler ce qui se dit dans un lieu de culte, tandis qu'une proportion à peu près égale (47%) affirment que le gouvernement devrait pouvoir encadrer le discours religieux, surtout s'il menace la sécurité publique. Certains pays qui ont connu des violences extrémistes affichent des niveaux de soutien à la liberté du discours religieux inférieurs à la moyenne, notamment la Tunisie (21%), le Mali (23%), le Cameroun (34%), le Burkina Faso (39%), et le Niger (42%)
  • Un citoyen sur 10 environ au Nigeria (11%), au Burkina Faso (10%), au Niger (9%), et au Cameroun (9%) affirment avoir personnellement subi des violences de la part d'extrémistes politiques ou religieux au cours des deux années précédant l'enquête. Près de quatre fois plus de personnes affirment avoir craint de telles violences, sans pour autant en subir, au Burkina Faso (39%) et au Mali (37%)

Une écrasante majorité des Africains pratiquent une religion, font confiance à leurs leaders religieux, et font preuve de la tolérance vis-à-vis des personnes d’autres obédiences, selon une nouvelle analyse d’Afrobarometer. Dans la plupart des pays, cependant, une majorité d’Africains préfèrent la législation civile aux préceptes religieux en matière de gouvernance. Et près de la moitié affirment que le gouvernement devrait avoir le pouvoir de contrôler les discours religieux au nom de la sécurité publique.

Les conclusions d’enquêtes nationales réalisées dans 34 pays africains indiquent que l’appartenance religieuse ainsi que la tolérance à l’égard des autres religions sont des caractéristiques transversales des publics africains – des majorités dans tous les pays revendiquent une appartenance religieuse et professent la tolérance à l’égard des personnes d’autres confessions.

Les leaders religieux attirent plus de confiance et sont moins largement considérés corrompus que tout autre groupe de dirigeants publics, quand bien même ces deux perceptions positives ont quelque peu diminué depuis le précédent round d’enquêtes.

Brian Howard

Brian is the head of publications at Afrobarometer