- Accès: Les deux-tiers (65%) des Africains vivent dans des zones desservies par un réseau électrique, et rien n'indique de progrès significatif depuis 2011/2013 (Round 5 d’Afrobarometer).
- Connexion: Moins de six ménages sur 10 (58%) sont effectivement raccordés au réseau électrique. Le Maroc, la Tunisie, et Maurice ont une couverture quasi- universelle, mais plus de trois-quarts des Burkinabè, Ougandais, Libériens, et Malgaches ne sont toujours pas raccordés au réseau électrique.
- Fiabilité: Moins de la moitié (43%) des Africains bénéficient d'un approvisionnement fiable en électricité, une amélioration négligeable par rapport à l'enquête précédente.
En raison de son importance incontestée dans presque tous les aspects du développement – de la santé a l’éducation en passant par la croissance économique et la réduction de la pauvreté – l’accès à l’électricité pourrait avoir acquis le statut de droit humain fondamental (Hughes, 2018). Au minimum, il est largement reconnu comme condition préalable de progrès en ce qui concerne la plupart des Objectifs de Développement Durable (ODD) des
Nations Unies, surtout de l’ODD 7, « Garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et modernes, à un coût abordable » (Programme des Nations Unies pour le Développement, 2019; Stern, 2016; Lloyd, 2017).
La Banque Mondiale (2019a), suivant les progrès vers la réalisation de l’ODD7, signale que le nombre de personnes vivant sans électricité dans le monde est passé de 1,2 milliards en 2010 à environ 840 millions en 2016. Mais elle prévoit également qu’en l’absence d’une action
soutenue et durable, 650 millions de personnes seront toujours privées d’électricité en 2030 – et que neuf sur 10 d’entre eux vivront en Afrique subsaharienne. Sans parler des millions de personnes qui, quoique connectées à un réseau électrique, sont très loin de bénéficier d’une « énergie fiable » telle que pensée au SDG7, vu que les pannes de courant et les baisses de tension sévissent toujours autant sur le continent.
« L’Afrique est fatiguée d’être dans le noir », a déclaré en 2016 M. Akinwumi Adesina, président de la Banque Africaine de Développement, alors que le New Deal on Energy for Africa de sa banque se joignait à Power Africa (États-Unis) et Sustainable Energy for All (Nations Unies) entre autres initiatives majeures pour fournir de l’électricité aux Africains (Nerve Africa, 2016).
Pourtant, malgré ces efforts, les équipes d’Afrobarometer sur le terrain n’ont trouvé que peu d’indices de progrès récents en matière d’énergie pour tous les Africains. Si les réseaux électriques se sont développés depuis le début des années 2000, cette progression semble être au ralenti dans la plupart des pays au cours des dernières années. Dans 34 pays enquêtés, deux-tiers environ des ménages sont situés à proximité d’un réseau électrique – la même proportion que pour circa 2015 (Oyuke, Penar, & Howard) – et quatre foyers environ sur 10 seulement bénéficient d’un approvisionnement fiable en électricité.
Des différences saisissantes subsistent d’un pays et d’une région à l’autre en ce qui concerne l’accès et la fiabilité de l’approvisionnement, et les habitants des zones rurales et les pauvres sont toujours très désavantagés en matière d’éclairage et de courant. C’est peut-être la raison pour laquelle moins de la moitié des Africains pensent que leur gouvernement affiche une bonne performance pour ce qui est de fournir un approvisionnement fiable en électricité.
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