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Dispatch

AD325: Les Togolais ne sont pas satisfaits de la performance du gouvernement en éducation

31 Oct 2019 Togo
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Key findings
  • Un tiers (33%) des Togolais citent l’éducation parmi les problèmes les plus importants auxquels le gouvernement devrait s’attaquer, faisant ainsi de l’éducation la troisième priorité derrière le chômage et la santé.
  • Trois-quarts (75%) des Togolais qualifient de « plutôt mal » ou « très mal » la manière dont le gouvernement répond aux besoins des jeunes
  • Six citoyens sur 10 (61%) désapprouvent la manière dont le gouvernement répond aux besoins en éducation. La proportion de Togolais qui désapprouvent la performance du gouvernement s’est accrue de 15 points de pourcentage entre 2012 et 2017.
  • Deux Togolais sur cinq (43%) trouvent que l’efficacité du gouvernement à satisfaire les besoins en éducation s’est empirée en comparaison à il y a quelques années, contre seulement 30% qui affirment qu’elle est meilleure.
  • Malgré les insatisfactions exprimées dans le secteur de l’éducation, l’égalité d’accès à l’éducation semble quasiment acquise: Pour 96% des Togolais, les filles et les garçons ont aujourd’hui les mêmes chances d’aller à l’école.

« Assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité » fait partie du quatrième Objectif de Développement Durable et demeure l’un des besoins fondamentaux de la jeunesse. Pour promouvoir une meilleure éducation, le Togo pour sa part, a élaboré des stratégies gouvernementales définies dans le Plan Sectoriel de l’Education (2014-2025) (Partenariat Mondiale pour l’Education, 2019).

Le Togo a ainsi réalisé des avancées considérables sur le plan éducatif et la promotion de la jeunesse. Au niveau de la petite enfance, le taux de scolarisation du préscolaire des 4-5 ans a progressé, passant de 15,8% à 37,2% de 2013 à 2017. Le taux net de scolarisation au primaire a également connu une augmentation, passant de 86,5% à 93,8%. Par rapport à l’amélioration de l’accès et de la rétention dans le premier cycle de l’enseignement secondaire général, le taux d’achèvement du Collège d’Enseignement Général est passé de 37% à 50% (République Togolaise, 2018).

Malgré ces progrès, persistent encore quelques insuffisances liées entre autres aux infrastructures scolaires et universitaires, à la qualité de l’éducation, et aux conditions de vie et de travail des enseignants (Ndoye & Oulai, 2015). Une insuffisance des salles de classe et des effectifs pléthoriques marquent beaucoup d’établissements publics; on peut dénombrer jusqu’à 100 élèves dans des classes au lieu de 50 (27avril.com, 2015). Au niveau de l’enseignement technique et professionnel, le système éducatif actuel prépare insuffisamment les jeunes au marché de l’emploi et à l’auto-emploi, donc ne constitue plus pour beaucoup d’entre eux un outil de promotion individuelle ou collective (Ministère de l’Enseignement Teachnique, de la Formation et de l’Insertion Professionnelle, 2019). Quant à l’université, elle octroie des formations doctrinales pour la plupart ne répondant pas réellement aux besoins professionnels du moment (Akakpo, 2016).

A ces maux s’ajoute la situation inquiétante des enseignants, acteurs clés du secteur de l’éducation. Notons que pendant quelques années, les rentrées scolaires ont été perturbées par des grèves perlées, avec en toile de fond des revendications des enseignants. C’est dans cet interminable challenge que deux élèves ont perdu la vie en 2013 (L’Alternative, 2018). Ces situations déplorables ont donné naissance à un long processus de dialogue et de concertation ayant abouti à l’adoption du « statut particulier de l’enseignant » (L.frii, 2018). Le texte protège et revalorise la fonction enseignante et règlemente les évolutions de carrières, et son adoption a été indispensable dans l’apaisement du climat social (Portail Officiel de la République Togolaise, 2018).

Beaucoup de politiques sont aussi mises en oeuvre pour promouvoir la jeunesse, mais il s’avère que la plupart de ces actions s’adressent au sous-secteur de l’emploi au détriment des autres besoins des jeunes. Par exemple en matière de santé, le Togo ne dispose pas d’un plan stratégique national dédié aux jeunes (Centre de Développement de l’OCDE 2017).

Les résultats de l’enquête la plus récente d’Afrobarometer au Togo révèlent que l’éducation est une priorité des citoyens, et une grande partie d’entre eux sont insatisfaits de la performance du gouvernement face aux besoins des jeunes. Néanmoins, ils affirment que les filles et les garçons ont les mêmes chances d’aller à l’école.