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Dispatch

AD305: Pour les femmes sénégalaises, l’évolution est réelle, quoique variable

Christina Scheller, Thomas Isbell and David Jacobs 28 Jun 2019 Senegal
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Key findings
  • Les Sénégalais soutiennent globalement l'égalité d'opportunité et sont satisfaits de la promotion par le gouvernement de l'égalité des sexes.
  • Les disparités deviennent plus évidentes lorsque nous nous penchons sur l'accès des femmes à l'emploi et à d'autres ressources.
  • En dépit de ces inégalités persistantes, les hommes et les femmes sénégalais rapportent des niveaux similaires d’engagement politique et civique.

L’inégalité politique, économique, et sociale des femmes en Afrique a alimenté d’importantes discussions dans le monde depuis les années ’50, lorsque l’Organisation des Nations Unies (ONU) a commencé à s’intéresser aux effets nuisibles des pratiques traditionnelles sur les femmes à travers le continent. Les groupes de défense des droits de l’homme ont essayé de faire pression sur les gouvernements africains afin de favoriser l’accès des femmes à l’éducation, à la santé, aux opportunités économiques, et à la participation à la gouvernance et à la politique (Murungu, 2017). Les états membres de l’ONU ont fait de la promotion de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes leur Objectif de Développement Durable No. 5 (ONU, 2019). Quand bien même il y a lieu d’être optimiste quant au progrès vers l’égalité des femmes, les défis demeurent nombreux (ONU, 2016).

Le Sénégal a adopté plusieurs mesures en faveur des droits des femmes, comme par exemple l’inclusion de l’égalité des sexes dans sa Constitution (Article 7), la ratification de la Convention sur l’Elimination de Toutes les Formes de Discrimination à l’égard des Femmes, la création de l’Observatoire Nationale de la Parité (2017), et l’élaboration d’une Stratégie Nationale pour l’Egalité et l’Equité des Genres (ONU Femmes, 2018; ONU Droits de l’Homme, 2015). Après l’adoption en 2010 d’une loi sur la parité conçue pour faire en sorte que la moitié de tous les postes politiques soient occupés par des femmes, les élections de 2012 ont consacré l’élection au Parlement d’un nombre record de 64 femmes. Mais tandis que certains signalent les avantages pour les femmes d’avoir des représentants et des modèles de référence qui militent en faveur de leur autonomisation, d’autres pensent que les femmes profitent ainsi d’un chemin de facilité pour entrer en politique sur la base de leur sexe et non par mérite, freinant de ce fait le développement et la démocratie (Hirsch, 2012).

Dans cette dépêche, nous nous servons des données d’enquête d’Afrobaromètre pour explorer les attitudes et opinions populaires des Sénégalais ordinaires par rapport aux droits et à l’égalité des sexes. Nous observons que les Sénégalais soutiennent généralement l’égalité d’opportunité en faveur des femmes. La majorité des répondants pensent que les femmes devraient avoir la même chance d’être élues à des postes politiques et bénéficier des mêmes droits que les hommes de posséder ou d’hériter de terres. Pourtant les femmes traînent toujours derrière les hommes sur nombre d’aspects de la société, surtout par rapport aux opportunités économiques et à l’accès aux ressources.

Christina Scheller

Christina Scheller is a researcher.

Thomas Isbell

Thomas Isbell is a postdoctoral research fellow at the Institute of Democracy, Citizenship and Public Policy in Africa, University of Cape Town.

David Jacobs

David Jacobs is a former officer in the South African Navy and assistant director in the Western Cape Provincial Government in South Africa.