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Key findings
  • La criminalité et la sécurité figurent au quatrième rang des problèmes les plus importants que les Tunisiens souhaitent voir régler par leur gouvernement, mais la proportion de citoyens qui considèrent qu’il s’agit d’un problème prioritaire a diminué de moitié depuis 2015, passant de 43% à 21%.
  • Quatre Tunisiens sur 10 (42%) déclarent s’être sentis en danger dans leur quartier au moins « plusieurs fois » au cours de l’année précédente, soit une légère hausse par rapport à 2013 (38%). Un répondant sur sept (14%) disent craindre la criminalité à la maison, ce qui représente une amélioration importante par rapport à 2013 (37%).
  • Six Tunisiens sur 10 (61%) déclarent que le gouvernement fait un mauvais travail pour réduire la criminalité – une amélioration de l’évaluation des citoyens par rapport à 2013 (73%).
  • Pour garantir la sécurité publique, une majorité de Tunisiens disent que le gouvernement devrait pouvoir imposer des couvre-feux et mettre en place des barrages routiers spéciaux (79%), réglementer ce qui est dit dans les lieux de culte (74%), et surveiller les communications privées (53%).
  • Près des deux tiers des Tunisiens affirment que les citoyens qui ont combattu aux côtés de l’EIIL devraient faire face à des sanctions juridiques comme un procès (34%), l’exécution (20%), ou la prison (11%), tandis qu’environ un quart (27%) disent qu’ils devraient être réhabilités.

Depuis sa révolution démocratique en 2010/2011, un certain nombre d’attaques violentes ont perturbé la traditionnelle tranquillité de la Tunisie. Deux assassinats politiques en 2013 (Al Jazeera, 2013) ont été suivis en 2015 par des attaques de l’État Islamique (EIIL) au Musée Bardo, une station balnéaire de Sousse, et au centre-ville de Tunis, tuant 72 personnes (BBC News, 2017). En 2016, des combattants de l’EIIL cherchant à établir un « émirat » dans le Sud de la Tunisie ont tué 18 membres des services de sécurité et des civils avant d’être repoussés (Arab Weekly, 2019).

Une période de calme relatif s’est terminée en octobre dernier par un attentat suicide qui a blessé 15 personnes, principalement des policiers (BBC News, 2018). Le pays reste en état d’urgence imposé en 2015 et prorogé à nouveau en avril 2019 (Business News, 2019) dans un climat de tensions politiques à la veille des élections de fin d’année et de protestations intermittentes contre les politiques économiques du gouvernement (Middle East Monitor, 2019a, 2019b). Les Tunisiens qui sont partis combattre avec l’EIIL et qui sont retournés depuis lors (Meko, 2018) posent un problème de sécurité supplémentaire.

Dans ce contexte, comment les Tunisiens ordinaires perçoivent-ils leur sécurité personnelle et publique?

Les résultats de la dernière enquête Afrobaromètre montrent que si la sécurité est une question importante pour les Tunisiens, beaucoup moins de citoyens la considèrent comme une priorité absolue qu’en 2015. Peu de Tunisiens pensent que leur sécurité personnelle contre la criminalité et la violence s’est améliorée, et la plupart disent que le gouvernement fait un mauvais travail de réduction de la criminalité. Mais la plupart font confiance à l’armée pour protéger le pays contre les menaces externes et internes à la sécurité, et la plupart sont prêts à sacrifier certaines libertés personnelles au nom de la sécurité.

Une majorité de citoyens veulent que les Tunisiens qui ont combattu aux côtés de l’EIIL fassent face à des poursuites juridiques.

Youssef Meddeb

Youssef is the national investigator for Tunisia and francophone national partner representative in the management team