- En moyenne, une majorité d'Africains rapportent que l'accès à la plupart des services publics est « facile ». Cette évaluation positive se vérifie pour l'enseignement public, les pièces d'identité, les soins médicaux, et l'assistance de la police. La plus grande exception est celle de l'accès aux services domestiques, qui sont perçus comme plus « difficiles » à obtenir.
- En général, la prestation de services est considérée comme assez rapide; en moyenne, un peu plus de personnes rapportent bénéficier des services après un délai « court » plutôt que « long ». Mais les citoyens ne s'accordent pas quant à la rapidité de l'assistance de la police; par rapport à d'autres services, l'assistance de la police est plus susceptible de survenir « immédiatement » ou « jamais »
- En moyenne, la majorité des Africains affirment que les responsables publics les traitent de façon courtoise. Mais deux sur 10 environ rapportent que les échanges avec les responsables publics ne sont « pas du tout respectueux »
- De façon globale, les Africains sont plus susceptibles de percevoir une amélioration qu'une détérioration dans la prestation par le gouvernement des principaux services publics. Mais en moyenne moins d'un citoyen sur cinq perçoivent des améliorations simultanées de la performance de chacune des trois agences étatiques en charge de la sécurité publique, de l'enseignement, et des soins médicaux
L’Afrique s’est longtemps distinguée comme un continent caractérisé par des sociétés fortes et des états faibles (Migdal, 1988; Chickering & Haley, 2007; Henn, 2016). Cette image suggère que, comparé à un secteur non-structuré riche en réseaux d’auto-assistance, d’entraide, et d’entreprenariat privé, les institutions du secteur public sont inefficaces. Ensemble de structures formelles importées durant l’ère coloniale, l’état central est comme « resté en apesenteur » pendant des décennies – c.à-d. qu’il se trouve au-dessus de la société – avec une capacité limitée à la satisfaction des besoins quotidiens des Africains (Hyden, 1983; Boone, 2006). Conscient de cette entrave, les décideurs ont souvent sous-traité les services publics essentiels aux organismes non-gouvernementaux, aux privés, ou aux partenariats public-privé. Surtout lorsque l’état s’est effondré, de tels acteurs non-étatiques interviennent pour prendre en charge la fourniture des services « publics » (voir par exemple Titeca et de Herdt (2011) par rapport à l’éducation en République Démocratique du Congo).
Il y a cependant eu des avancées significatives dans la fourniture des services publics à travers la majeure partie de l’Afrique, surtout en ce qui concerne l’enseignement et la santé, de même que des progrès parcellaires dans la gouvernance bureaucratique (Levy & Kpundeh, 2004; Fjelstad & Moore, 2008). En 2011, selon les données de la Banque Mondiale (2018), presque trois-quarts des garçons et deux-tiers des filles d’Afrique sub-Saharienne achevaient leur cursus primaire. Trois sur quatre enfants étaient vaccinés contre la rougeole. Presque la moitié de toutes les naissances s’effectuaient sous la supervision d’un personnel qualifié. Même lorsque l’état est inexistant, l’idée d’un approvisionnement public subsiste (Lund, 2006). Les organismes gouvernementaux – aussi bien centraux que décentralisés – demeurent pour la plupart des Africains le principal point d’accès aux services.
À quel point la performance des états africains en ce qui concerne la fourniture des services publics dont les citoyens affirment avoir besoin est-elle satisfaisante?
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