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Key findings
  • En moyenne à travers 34 pays, un Africain sur quatre (25%) affirment que quelqu'un dans leur famille a vécu dans un autre pays au cours des trois dernières années. Un sur cinq (21%) environ affirment qu'ils dépendent au moins « un peu » des transferts de fonds opérés depuis l'étranger
  • Plus d'un Africain sur trois (37%) ont pensé à émigrer, dont 18% qui l’ont « beaucoup » envisagé. Une majorité de citoyens affirment avoir pensé au moins « un peu » à partir du Cabo Verde (57%), de la Sierra Leone (57%), de la Gambie (56%), du Togo (54%), et de São Tomé et Príncipe (54%).
  • Les jeunes adultes et les citoyens fortement instruits sont les plus susceptibles d'envisager partir de leur pays: à peu près la moitié de chaque groupe affirment l'avoir envisagé au moins « un peu ».
  • Plus d'un tiers des potentiels émigrants voudraient partir pour un autre pays dans leur région (29%) ou ailleurs en Afrique (7%). Cette préférence pour une destination sur le continent est particulièrement forte en Afrique Australe (58%) et la plus faible en Afrique du Nord (8%). L'Europe (27%) et l'Amérique du Nord (22%) sont les destinations les plus privilégiées en dehors de l'Afrique
  • La recherche de travail (44% en moyenne) et le désir d'échapper à la pauvreté et aux difficultés économiques (29%) sont de loin les raisons les plus fréquemment citées dans presque tous les pays pour expliquer l'émigration.

Il est prévu d’ici 2050 qu’un sur tous les quatre humains sera africain, puisque le continent doublera sa population, comptant pour plus de la moitié de la croissance démographique mondiale (Nations Unies, 2015; Forum Économique Mondial, 2017). Même avec une masse terrestre plus grande que l’Inde, la Chine, les Etats-Unis, et l’Europe ensemble, et dotée d’un tiers des ressources minières de la terre (Custers & Mattlysen, 2009; Bermudez-Lugo et al., 2014), l’Afrique pourra t-elle procurer les moyens de subsistance que sa population réclame et requière? En dépit de la forte croissance économique dans beaucoup de pays africains au cours des deux dernières décennies (Nations Unies, 2018), un nombre important d’Africains pensent toujours que sortir de leur pays à la recherche d’un avenir meilleur demeure leur meilleure option. Prêts à risquer de subir de mauvais traitements et l’esclavage, la mort dans le désert ou en mer, et des conditions difficiles à leur arrivée, les émigrants africains se sont imposés sur les manchettes et dans les programmes politiques autour du monde (Kekana, 2018; O’Toole, 2018).

Même si 14% seulement des 258 millions de migrants internationaux dans le monde entier en 2017 sont nés en Afrique – un tiers du nombre de migrants d’origine asiatique (Nations Unies, 2017) – les pays d’Afrique sub-Saharienne comptent pour huit des 10 populations internationales de migrants à plus forte croissance depuis 2010 (Pew Research Center, 2018). Le nombre d’émigrants de chacun de ces pays sub-Sahariens a augmenté de 50% ou plus entre 2010 et 2017. Au niveau national, seule la Syrie affichait un taux plus élevé de croissance du nombre de citoyens vivant dans d’autres pays.

Quand bien même la migration peut avoir un impact positif – la résorption du manque de main d’œuvre dans les pays de destination (Rapoza, 2017) et les transferts de fonds en vue d’assister les familles restées au pays (Food and Agriculture Organization, 2017) – elle peut également avoir des conséquences négatives. Les analystes ont soulignés le fait qu’elle pèse sur les économies émergentes (Capuano & Marfouk, 2013), et les mouvements populistes occidentaux ont décrié l’immigration comme une menace à l’emploi domestique, la sécurité, et la culture nationale (Galston, 2018; Roth, 2017; Ratcliffe, 2017).

Il est d’une importance capitale pour les décideurs en charge de la gestion des défis que pose la migration internationale d’avoir une compréhension détaillée de ses formes, modèles, et causes. Une littérature croissante explore les facteurs « d’impulsion » et « d’attraction » qui forgent l’émigration, accentuant l’incapacité des pays africains à créer des opportunités économiques pour leurs citoyens (Kainth, 2015; Stanojoska & Petreveski, 2015; Gheasi & Nijkamp, 2017) mais plaidant également pour l’importance de facteurs sociaux et politiques (Flahaux & De Haas, 2016).

Cette dépêche s’appuie sur de nouvelles données d’Afrobaromètre provenant de 34 enquêtes nationales visant à explorer les perceptions et préférences d’Africains ordinaires en ce qui concerne la migration internationale. Les résultats révèlent que plus d’un tiers des Africains ont envisagé émigrer, quand bien même beaucoup moins sont effectivement entrain de planifier leur départ. Les données confirment les préoccupations relatives à la fuite du capital humain: Les populations jeunes et instruites sont les plus susceptibles d’envisager partir à l’étranger.

La recherche du travail et le désir d’échapper aux difficultés économiques sont les raisons les plus fréquemment citées qui poussent les gens à penser à émigrer – ce qui explique tout à fait nos observations antérieures où le chômage est le problème le plus important auquel les Africains voudraient que leurs gouvernements s’attaquent et où l’ODD8 (« travail décent et croissance économique ») est la priorité la plus élevée des Africains ordinaires parmi les Objectifs de Développement Durable des Nations Unies (Coulibaly, Silwé, & Logan, 2018).

La destination la plus privilégiée des émigrants potentiels n’est ni l’Europe, ni les Etats-Unis, mais un autre pays africain.

Cliquez ici pour télécharger le communiqué de presse. Pour le rapport complet, cliquez sur “Télécharger maintenant” ci-dessous.

Josephine Appiah-Nyamekye Sanny

Josephine is Afrobarometer's acting director of communications.

Carolyn Logan

Carolyn is the director of analysis and capacity building at Afrobarometer.

E. Gyimah-Boadi

Gyimah is the chairman of the board of directors at Afrobarometer