- La santé est le problème le plus prioritaire auquel les Burkinabè disent que leur gouvernement devrait s'attaquer
- Six sur 10 citoyens (60%) affirment que leur aptitude à recevoir des soins médicaux s'est améliorée ces dernières années.
- La moitié (50%) des Burkinabè affirment qu'eux-mêmes ou un membre de leur famille ont été privés des soins de santé au moins une fois au cours des 12 mois précédant l'enquête, dont 15% qui affirment que cela s'est produit « plusieurs fois » ou « toujours ». Ceci marque une amélioration par rapport aux 62% qui ont affirmé en 2012 qu'ils avaient été privés de soins.
- La plupart des répondants qui ont cherché à recevoir des soins médicaux affirment l'avoir reçu soit « immédiatement » (32%) ou « après un délai court » (39%). Un sur 20 (5%) affirment avoir dû verser des pots-de-vin pour recevoir des soins médicaux.
- Les citoyens pauvres sont considérablement plus susceptibles que leurs compatriotes mieux nantis d'être privés des soins médicaux dont ils avaient besoin, de percevoir une détérioration de leur aptitude à recevoir des soins médicaux, et de désapprouver la performance gouvernementale dans le secteur de la santé. Il en est de même pour les résidents des régions Centre, Est, et Boucle du Mouhoun par rapport à leurs compatriotes des autres régions.
Selon l’enquête Afrobaromètre la plus récente, la santé constitue le problème le plus important auquel les Burkinabè veulent que le gouvernement s’attaque. En dépit des progrès, le Plan National de Développement Economique et Social (Burkina Faso, 2016) relève certains défis quant à la qualité de l’offre de services de santé, de l’accès aux services de santé, des ressources humaines, et des infrastructures, ainsi qu’aux inégalités régionales. Pour faire face à ces défis, une Stratégie Nationale de Financement de la Santé pour la période 2018-2030 a été élaborée, avec pour vision de « faire du Burkina Faso une nation où toute la population bénéficie de l’accès aux services de santé de qualité sans distinction sociale » (Burkina Faso, 2018).
La stratégie s’appuie sur des avancées connues, au cours de la décennie écoulée, par rapport à l’amélioration de l’accès limité aux soins de santé des pauvres citoyens (Ridde, 2006). Selon une étude menée par Haddad, Zombré, Queuille, et Ridde (2013), la couverture par une subvention gouvernementale des accouchements assistés à partir de 2007 a permis d’augmenter la fréquentation des centres de santé, mais les avantages en faveur des enfants pauvres variaient toujours selon leur état de santé et milieu de résidence. Suite à l’accession au pouvoir d’un nouveau gouvernement démocratique en 2015, le gouvernement a mis en place des soins de santé gratuits pour les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq ans, en vue de promouvoir les accouchements assistés par des personnels de santé qualifiés et d’améliorer l’accès des plus jeunes à des soins de santé de base de qualité supérieure.
Selon l’enquête Afrobaromètre la plus récente, la majorité des Burkinabè affirment que le gouvernement a réussi à améliorer la prestation des services de santé, mais des disparités persistent quant à la prestation des services au profit des pauvres et de certaines régions.