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Key findings
  • La grande majorité des Burkinabè affirment qu’ils n’ont jamais été victimes, au cours des 12 derniers mois, d’agressions physiques (96%) ou de vols dans leur maison (83%). Quatre sur 10 (39%) disent cependant qu’ils se sont sentis en insécurité dans le quartier.
  • La majorité (54%) des Burkinabè rapportent une amélioration, pendant les dernières années, de leur sécurité personnelle et de la possibilité d’obtenir l’assistance de la police en cas de besoin.
  • La grande majorité des citoyens affirment qu’ils n’ont jamais craint ou subi des violences entre les habitants des quartiers ou villages (81%), lors d’un meeting politique (78%), ou lors d’une manifestation (77%). Mais presque la moitié des Burkinabè (49%) affirment craindre des attaques armées par des extrémistes religieux ou politiques.
  • La plupart des Burkinabè affirment que les forces armées protègent le pays de menaces sécuritaires internes et externes (71%) et qu’elles travaillent avec professionnalisme et respectent les droits de tous les citoyens (68%). Les citoyens sont relativement moins nombreux (53%) à penser que les forces armées reçoivent la formation et le matériel nécessaires pour être efficaces.
  • La majorité des Burkinabè soutiennent qu’en cas de menace à la sécurité publique, le gouvernement devrait pouvoir imposer des couvre-feux et installer des barrages routiers (77%), surveiller les communications privées (63%), et réguler ce qui se dit dans les lieux de culte (58%).

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A l’insécurité ordinaire à laquelle tout pays est confronté est venue s’ajouter, au Burkina Faso ces dernières années, la montée de la violence extrémiste. Celle-ci se manifeste par la multiplication des attaques des groupes extrémistes, qui ont notamment frappé la capitale et surtout le Nord et l’Est du pays. Longtemps considéré comme un phénomène exogène en provenance des pays voisins (Mali, Niger), l’extrémisme violent apparaît désormais comme un produit endogène (International Crisis Group, 2017).

Le plus récent sondage Afrobaromètre indique qu’en général, les Burkinabè vivent dans un sentiment de sécurité – à l’exception des inquiétudes relatives à l’extrémisme violent. La grande majorité des citoyens se sentent en sécurité dans le quartier et n’ont pas été victimes d’un acte criminel. Dans leur majorité, ils affirment que les choses se sont améliorées en ce qui concerne leur sécurité personnelle et la possibilité pour les gens ordinaires d’obtenir l’assistance de la police en cas de besoin. Dans ces conditions, il n’est pas surprenant, au regard des résultats de l’enquête, que les crimes et l’insécurité figurent loin derrière les problèmes les plus importants auxquels le pays fait face et auxquels le gouvernement devrait s’attaquer.

Si la majorité des Burkinabè ne craint pas de subir les violences à caractère politique ou local qui dérivent des désaccords qui peuvent naître entre les gens, en revanche, ils expriment des craintes assez fortes envers les attaques armées par des extrémistes religieux ou politiques.

Pour faire face à ce genre d’insécurité, les Burkinabè semblent prêts à sacrifier un peu de leurs libertés de circulation, de communication, même de religion. Ils font cependant confiance en la capacité des forces armées nationales à protéger le pays contre les menaces sécuritaires internes et externes, tant en ce qui concerne leur professionnalisme et sens du respect des droits de l’homme, même si certains d’entre eux suggèrent un renforcement des capacités en la matière.

Augustin Loada

Augustin Loada, professor of public law and political science, is the general coordinator of the Afrobarometer survey in Burkina Faso.