- A majority of Malians say that the freedoms of speech and association, the freedom of the opposition and independent groups to function, and media freedom have all improved compared to a few years ago.
- Over the past decade, however, the share of Malians who feel “completely free” or “somewhat free” to say what they think has dropped from 84% to 59%.
- Three in four Malians (74%) say the government should be able to prevent publications it considers harmful. Across 34 African countries, only Senegal reports higher levels of support for government restrictions on the media.
- Malians are more likely to attend community meetings and join others to raise an issue than to contact officials or participate in protests, and only 57% say they ever discuss politics.
Pour que la démocratie soit « vécue » par les citoyens ordinaires, il faudrait que leur capacité à collaborer avec autrui et l’état soit protégée. Alors donc que les libertés et droits civiques sont considérés comme essentiels à la démocratie, leur simple existence sur papier ne signifie pas que les citoyens en font usage ou en bénéficient. En fait, des études ont démontré que les sociétés les plus « libres » sont souvent caractérisées par un engagement et une participation relativement faibles des citoyens (Gray & Caul, 2000; Putnam, 2000), peut-être parce qu’ils délèguent ces responsabilités à des représentants et ne deviennent actifs que lorsque leurs opinions ou intérêts sont foncièrement menacés (Dalton & Welzel, 2014; Dalton & Shin, 2014). Cependant, dans les démocraties non encore bien établies, la faiblesse de la participation pourrait suggérer des problèmes d’absence de libertés ou d’accessibilité, d’une société civile faible, ou d’une absence d’engagement cognitif.
Depuis l’avènement de la démocratie au Mali en 1992, la Constitution garantit certaines libertés civiques, dont la liberté d’expression, la liberté d’association et de réunion, et la liberté de la presse. Pourtant ces libertés font parfois l’objet d’attaques, comme lorsque, pendant les dernières élections présidentielles, certains sites de réseaux sociaux ont été bloqués et une station de radio a été accusée d’incitation à la haine et fermée. Reporters Sans Frontières (2018) classe le Mali 115è sur 180 dans son Classement Mondial de la Liberté de la Presse 2018.
Alors que ces incidents font la une des journaux, comment les Maliens ordinaires évaluent-ils leurs libertés civiques et leur capacité à s’impliquer dans le système politique? Sur la base de données d’enquête d’Afrobaromètre collectées en 2017, nous constatons que la majorité des Maliens affirment que les libertés fondamentales se sont accrues ces dernières années, y compris la liberté des citoyens de s’associer à toute organisation de leur choix et d’exprimer leurs opinions ainsi que la liberté de la presse d’enquêter, de rapporter, et de critiquer. Dans le même temps, plus de Maliens que par le passé affirment devoir faire attention à ce qu’ils disent, et un sur quatre seulement soutiennent la liberté de la presse face à l’ingérence gouvernementale. Beaucoup de Maliens affirment participer aux réunions communautaires et se joindre à d’autres pour discuter des questions les concernant, quoique moins rapportent avoir contacté leurs dirigeants élus dans le but de partager leurs opinions.