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Key findings
  • Selon 49% des Camerounais, les conditions climatiques en ce qui concerne la production agricole sont devenues « pires » ou « bien pires » au cours des 10 dernières années et celles-ci ont davantage affecté la région de l’Extrême-Nord (81%).
  • Une petite majorité (52%) des Camerounais déclarent que la sécheresse s’est « quelque peu » ou « beaucoup » aggravée au cours de la dernière décennie et la région de l’Extrême-Nord (80%) a été la plus touchée.
  • Un tiers (34%) des citoyens camerounais déclarent que les inondations se sont « quelque peu » ou « beaucoup » aggravées durant la dernière décennie et celles-ci ont davantage été décriées dans la région du Sud (67%).
  • Plus de sept Camerounais sur 10 (72%) ont entendu parler des changements climatiques, et les deux-tiers (67%) des citoyens informés affirment que ce phénomène empire la vie de la population.
  • Parmi ceux qui ont entendu parler des changements climatiques, six Camerounais sur 10 (60%) dénoncent les activités humaines comme leur cause principale, et la moitié (50%) pensent que les personnes ordinaires peuvent faire « un peu » ou « beaucoup » pour contrer les changements climatiques.

Le secteur agricole est l’un des principaux moteurs de l’économie camerounaise. En 2012, ce secteur a contribué à hauteur de 21,1% au produit intérieur brut (PIB). Employant 60% de la population active, il assure un rôle essentiel dans la création des revenus dans les campagnes de même qu’il garantit la sécurité alimentaire des populations (Institut National de la Statistique, 2016).

Toutefois, la sécurité alimentaire est loin d’être un acquis puisque plusieurs facteurs tendent à la réduire. Le facteur le plus indexé aujourd’hui est le phénomène de « changements climatiques ». En effet, outre les coûts sociaux et humains qu’ils impliquent (développement des maladies liées à l’eau et aux grandes chaleurs, multiplication des conflits entre les communautés en quête de biens vitaux, etc.), les changements climatiques affectent directement la production agricole à travers ses effets sur les ressources en eau, la biodiversité, l’écosystème, et la variabilité des pluies (Institut National de la Statistique, 2017).

S’intéressant aux questions d’actualité, dans le cadre de sa plus récente enquête, Afrobaromètre a jugé judicieux de recueillir les avis des citoyens camerounais sur l’évolution de leur environnement et de déterminer leur niveau de connaissance sur la problématique des changements climatiques.

Ainsi, il apparaît que la dernière décennie a été marquée par une aggravation de la sécheresse et une dégradation des conditions climatiques en ce qui concerne la production agricole, surtout dans la région de l’Extrême-Nord. Les inondations ont été moins graves dans l’ensemble du territoire, exception faite de la région du Sud. Toutes ces transformations ont fait prendre conscience à l’opinion publique de l’existence du phénomène de changements climatiques.

A cet égard, pour la grande majorité des Camerounais qui sont au fait de ces changements, ils affectent négativement la vie des populations et sont principalement causé par les activités humaines telles que l’utilisation des combustibles et autres activités polluant l’atmosphère. De ce fait, la lutte contre ce phénomène est indispensable aux yeux de la plupart des Camerounais, et devrait impliquer aussi bien les personnes ordinaires que l’état.

Jean Cédric Oyono

Jean Cédric Oyono est doctorant en sciences économiques à l’Université de Yaoundé 2 au Cameroun.