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Key findings
  • Six Camerounais sur 10 (60%) pensent qu’il est « difficile » ou « très difficile » pour les populations d’Afrique Centrale de traverser les frontières internationales pour travailler ou faire du commerce.
  • Le tiers (35%) des citoyens camerounais déclarent avoir fait un séjour de plus de trois mois hors du pays au cours des trois derniers années.
  • Quatre Camerounais sur 10 (40%) ont au moins un peu pensé émigrer vers un autre pays, avec 14% qui y ont « beaucoup » pensé. Près de six Camerounais sur 10 (59%) n’ont jamais pensé à l’émigration.
  • La moitié (51%) des potentiels émigrants déclarent toutefois ne pas avoir de tels projets pour le moment.
  • La recherche d’un emploi (35%), les difficultés économiques (14%), la pauvreté (10%), les études (10%), et le tourisme (7%) sont les cinq principales raisons avancées par les Camerounais désireux de partir à l’étranger.

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A la suite de la suppression progressive des barrières entre les différents pays contribuant à une intégration plus poussée dans certaines zones, le monde est aujourd’hui considéré comme un « village planétaire ». Une des conséquences visibles de cette intégration est sans doute le phénomène des migrations internationales.

Les dernières statistiques font état d’une augmentation significative du nombre de migrants internationaux au cours des dernières décennies. En effet, le nombre de personnes vivant dans un pays autre que celui où elles sont nées avait atteint 244 millions en 2015 (dont 48% des femmes et 15% des jeunes de moins de 20 ans), ce qui représente une augmentation de 60% par rapport à l’année 1990 (Organisation des Nations Unies, 2016). D’après les projections démographiques révisées en 2010, le nombre de migrants internationaux devrait atteindre les 405 millions en 2050 (Ministère de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion, 2018).

Si les flux migratoires volontaires dans le monde sont principalement dus à des facteurs économiques, sociaux, et environnementaux, il est à noter que le monde connaît actuellement une augmentation du taux de déplacements forcés à la suite des événements tels que la guerre, les violences ou les persécutions, et les violations de droits de l’homme (Organisation des Nations Unies, 2016). Ainsi, à la fin de l’année 2016, plus de 67,7 millions de personnes étaient déplacées de force dans le monde parmi lesquelles 36,6 millions étaient des déplacés internes, 17,2 millions étaient des réfugiés, et 2,8 millions étaient des demandeurs d’asile (Ministère de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion, 2018).

Dans le cadre de la dernière enquête réalisée par Afrobaromètre au Cameroun, il aura été question de se pencher sur la problématique des migrations internationales. A cet effet, la recherche d’un emploi, les difficultés économiques, la pauvreté, la poursuite des études, ou encore le tourisme sont quelques-uns des arguments avancés le plus souvent par les citoyens camerounais pour justifier leurs envies « d’ailleurs ».

Dès lors, les destinations généralement prisées par ces derniers sont les pays d’Amérique du Nord et de l’Europe, surtout pour les populations urbaines. Les populations rurales quant à elles, envisagent plus d’émigrer vers les autres pays d’Afrique..

Bien sûr, les Camerounais dans leur majorité ne sont pas incités à aller vivre à l’étranger et ce peu importe leur situation. Néanmoins, quatre citoyens sur 10 ont au moins « un peu » pensé, surtout les jeunes et les mieux éduques. Mais parmi ceux qui désirent émigrer, seulement une petite proportion parvient à concrétiser leurs projets. Pour les autres, cela demeure des objectifs à atteindre à moyen ou à long terme, et pour la grande majorité, ces projets ne sont tout simplement pas d’actualité. On peut imputer à ces hésitations les fortes contraintes relatives à la circulation des personnes, puisque les citoyens camerounais affirment que même entre les pays d’Afrique Centrale, il est toujours difficile pour les populations de traverser les frontières nationales pour travailler ou faire du commerce.

Jean Cédric Oyono

Jean Cédric Oyono est doctorant en sciences économiques à l’Université de Yaoundé 2 au Cameroun.