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Key findings
  • Environ deux-tiers (68%) des Gabonais soutiennent les élections régulières, libres, et transparentes comme meilleur mécanisme de choix des dirigeants, une chute de 8 points de pourcentage depuis 2015.
  • Moins d'un Gabonais sur cinq (18%) considèrent l'élection nationale de 2016 « entièrement libre et transparente » ou « libre et transparente avec des problèmes mineurs » – la moitié de la proportion qui ont considéré les élections législatives de 2011 transparentes.
  • Seul environ un Gabonais sur six (16%) affirment faire confiance à la commission électorale nationale « quelque peu » ou « beaucoup », un déclin de 9 points de pourcentage depuis 2015.
  • La plupart des Gabonais pensent que les gens doivent faire attention à leur vote durant les élections (85%), à ce qu'ils disent en politique (86%), et aux organismes politiques auxquels ils s'affilient (82%).
  • Quatre Gabonais sur 10 (42%) affirment craindre des actes d'intimidation et de violences électorales, et la plupart (85%) affirment que la performance du gouvernement est médiocre en ce qui concerne la prévention de ce genre de violence.

Les élections sont le pilier central des régimes démocratiques; pourtant beaucoup d’élections en Afrique ont été entachées par des campagnes électorales discriminatoires, des scrutins truqués, ou des modifications des limites de mandats pour permettre aux candidats sortants de conserver le pouvoir (Bratton, 1998; Levitsky & Way, 2002; Lindberg, 2006; Collier & Vicente, 2012).

Au Gabon, des violences sont intervenues après que le Président Ali Bongo ait été accusé de fraude électorale à sa réélection en 2016 par une victoire étroite (Hoije & Batassi, 2018). Des élections législatives étaient prévues et ont été repoussées à maintes reprises jusqu’en avril 2018 où la cour constitutionnelle a dissout le Parlement et exigé la démission du gouvernement (Reuters, 2016; Muisyo, 2017; Agence France-Presse, 2018). Quand bien même des élections sont prévues pour octobre 2018, les amendements constitutionnels de janvier 2018 ont renforcé les pouvoirs du président, et beaucoup craignent que le « coup de force constitutionnel » de Bongo soit le lit de l’avènement d’une nouvelle dynastie au pouvoir en Afrique (Kiwuwa, 2018).

Au vu de leurs expériences récentes avec les élections, comment les Gabonais ordinaires perçoivent-ils le processus électoral dans leur pays? Elaboré sur la base de données d’enquête d’Afrobaromètre datant de 2017, cette dépêche observe que le soutien au choix des dirigeants par la voie des urnes a régressé depuis 2015. Une grande majorité des Gabonais considèrent leur toute dernière élection nationale loin d’avoir été libre et transparente, et beaucoup pensent que l’on devrait faire attention à son vote. La plupart affirme que la performance du gouvernement en ce qui concerne le contrôle des violences politiques en période électorale est médiocre, et dans une perspective d’avenir, moins d’un tiers des Gabonais pensent que des améliorations du processus électoral sont probables.

Thomas Isbell

Thomas was formerly capacity building manager (advanced analysis track)<br /> for Afrobarometer.

Sadhiska Bhoojedhur

Sadhiska Bhoojedhur is a senior data analyst for Island Living, Mauritius.