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Key findings
  • Presque deux-tiers (64%) des Maliens sont « d'accord » ou « tout à fait d'accord » avec la performance au travail du président, même si cette tendance est en baisse par rapport aux 71% de 2014. Des proportions similaires sont d'accord avec la performance de leurs députés à l'Assemblée Nationale (65%) et de leurs conseillers municipaux ou communaux (63%).
  • Cependant, une grande majorité des Maliens affirment que le gouvernement répond « plutôt mal » ou « très mal » aux préoccupations prioritaires, dont la stabilité des prix (79%), la réduction du fossé entre riches et pauvres (78%), l'amélioration des conditions de vie des pauvres (75%), la création d'emplois (74%), et la sécurité alimentaire pour tous (66%).
  • La plupart des Maliens affirment que les élections sont le meilleur moyen de choisir les dirigeants (81%) et que les élections nationales passées étaient pour la plupart libres et transparentes (76%). Mais seule la moitié (51%) d’entre eux affirment faire confiance à la commission électorale.
  • Alors que la majorité (58%) des répondants soutiennent la compétition multipartite, environ la moitié d’entre eux affirment qu'elle conduit « souvent » ou « toujours » à des conflits violents (51%) et craignent au moins « un peu » d'être victime d'intimidation politique ou de violence lors des campagnes électorales (48%).
  • Globalement, deux-tiers (67%) des Maliens soutiennent la démocratie, mais 37% seulement affirment être « assez » ou « très » satisfaits avec le fonctionnement de la démocratie.

Une grande partie des débats préliminaires aux élections nationales au Mali prévues en juillet est axée sur la sécurité et la réunification dans un contexte de rébellion armée persistante dans le Nord (Bekow, 2018). Même s’ils ne sont pas évidents, les enjeux sont également importants s’agissant des exigences des Maliens eu égard à leur gouvernement et au fonctionnement de leur démocratie.

D’après des résultats d’enquête datant de 2017, les principales priorités des Maliens sont la sécurité alimentaire, la bonne gouvernance, l’accès aux services de santé et l’eau, la réduction de la pauvreté, et la croissance économique (Coulibaly, 2018). En février 2017, les citoyens avaient une opinion négative sur les efforts du gouvernement par rapport à la plupart de ces questions.

En tandem avec les évaluations de performance en déclin du gouvernement, les Maliens exprimaient un mécontentement croissant par rapport à leur démocratie. Même si le soutien général à la démocratie, aux élections, et à la reddition de comptes par le gouvernement paraissait consistent, les citoyens émettaient de sérieuses réserves quant à la compétition multipartite, à la commission électorale, à leur sécurité lors des campagnes électorales, et au fonctionnement de leur démocratie.

Quand bien même tout ce qui précède ne prédit pas des priorités et intentions de vote, il en découle que les élections prochaines pourraient s’avérer déterminantes dans la perception que les Maliens ont de la démocratie et ses retombées positives sur leur qualité de vie.

Thomas Isbell

Thomas Isbell is a postdoctoral research fellow at the Institute of Democracy, Citizenship and Public Policy in Africa, University of Cape Town.

Fadimata Haïdara

Fadimata Haïdara is an economist from the University of Stuttgart-Hohenheim (Germany) and is affiliated with GREAT in Mali.